Une Américaine juive, d'origine Marocaine, écrivait à la rédaction.

Exclusif :

 La rédaction du blog, et l'administrateur en particulier, ont le grand plaisir de publier cette lettre-mail sans aucune réserve, tout en remerciant son  éxpeditrice Mme CHETRIT Sarah Benhayoune.Regardez, ou plutôt lisez...

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                                                           Rouen,le 8 juillet 2011

Monsieur,

J'ai composé dans Google le nom du royaume chérifien du maroc et je me suis tombée sur votre blog. Je le trouve intéressant, s'agissant surtout d'un espace Marocain.C'est ma première fois que je visitais un site hors de la zone euro.. J'aime tout ce qui est Marocain.J'aime sa splendeur. J'aime l'odeur de la cuisine Marocaine traditionnelle, étant donné que je suis une Américaine juive d'origine Marocaine, je vis en France avec ma famille. Je viens juste d'effectuer un beau séjour de deux semaines au Maroc avec une amie à moi. Je veux bien vous donner, si vous le permettez, pas un commentaire sur article, mais mes impressions que j'enregistrais, pendant ce petit beau séjour, avec un esprit «guapa» et beaucoup plus confortable,surtout que mes petites histoires pouvaient intéresser les autres qui l'ont pas vécu.

Si je reste trop longtemps au Maroc, je vais devenir paranoïaque (du moins plus que d'habitude).L'anecdote de la rue que je soumettrai ci-dessous n'était pas un cas isolé apparemment, c'était juste une mise en garde du caractère  génial et rigolo des Marocains.

Un caractère qui pousse quatre hommes qui marchent d'un bon pas devant moi dans une rue à Rissani au Maroc, à s'arrêter en entendant le bruit de mes tongs, à se retourner, à me regarder, à s'écarter et me laisser passer dans une sorte de haie d'honneur où l'on sait très bien qu'ils me regarderont passer en étudiant l'objet passant, c'est à dire: mon corps  et celui de Nathalie ( avec des robes de plage, presque transparentes, contrairement à ce qu'ils voient quotidiennement au grand jour chez les touristes, laisse le choix à l'imagination).
Un caractère qui pousse un homme d'âge mûr à descendre du trottoir pour que je le dépasse. Mais un caractère aussi qui pousse les gens à venir envahir notre quiètude sur le chemin. Et là, étrangement, je ne parle plus d'hommes!!

J'ai trouvé ma rue d'enfance dans cette ville pittoresque, où en l'espace d'une traversée, je me suis fais draguée, malgré mon âge, par deux fois en dix ou quinze minutes. Juste dans cette rue. Nulle part ailleurs. ça fait un bien à l'égo, vous pouvez pas savoir! De voir les hommes s'écarter l'oeil concupiscant (bon ça c'est chiant) pour que vous passiez et que l'un d'eux, jeune et pas mal, bien garni, vous lance un "guapa" (azzine..,argot local) juste à votre niveau...ça fait du bien!! Le pire, c'est que je la traversais souvent cette rue, parce que je l'aime bien! ça marque ma jeunesse, l'adolescence et l'innocense de l'esprit, dans ce beau patelin d'autrefois.

 je me promenais à côté de ma copine Nathalie, Américaine elle aussi de la Louisiane. Rissani, la ville de nos ancêtres. Je me sentais au cœur de mon histoire. Je caressais confortablement mes racines, ma terre sous mes pieds. Rien ne pouvait avoir de secret pour moi, ni déranger mes souvenirs. Mais mon âge,hélas, s'approche à la ménopause, ou presque! et ce n’était qu’une naïve impression.

Dans une romantique nostalgie, je levai mes yeux au ciel pour compter les étoiles, comme je le faisais autrefois avec mes cousines. Mais la lumière violente des lampadaires me fit aussitôt fermer les yeux. Il n’y avait plus d’étoiles, seulement une lumière froide assez agressive pour les cacher. Ma ville avait changé, elle avait perdu toute sa magie ingénue que je lui connaissais. Jadis, les étoile. Jadis, les pigeons grisâtres. Jadis, les araucarias avec les feuilles, les palmes verdoyantes desquelles nous fabriquions des épées et des paniers à jouets et qui sont désormais balayées.  

Beaucoup d’entre vous me diront qu’aujourd’hui Rissani est plus propre, plus accueillante,elle a sûrement son plan d'Aménagement, son plan Directeur pour s'infrastructurer davantage. Ils me parleront des beaux Riad au ksar «AbouAm», ainsi qu'à «El Mellah» où nous vivions à l'époque avec un nombre croissant des juifs Marocains.

Je me dirais alors que la ville spirituelle est devenue un lieu de passage touristique, et tout le monde applaudit une certaine «Merzougua», une jeune fille qui vient de naître à coté, à 46 kms à  l'est de la ville de Rissani, une artiste prodige qu’on a  bien maquillée et dénudée, et qu’on a envoyée danser dans une grande mer de sables d'or.Des dunes de sable gigantesques qu'on ne trouve pas ailleurs.Les levé  et coucher extraordinaires du soleil, accueillis dans leurs robes de gala, dans le silence absolu, qu'impose la nature des lieux,  et que je n'ai jamais vécu en vif.

D’aucuns iront jusqu'à me faire remarquer que la ville a besoin de la monnaie étrangère, qu’elle serait morte sans l’activité touristique. Je ne partage pas entièrement cet avis. Je demanderai à ces bienheureux s’ils ont déjà arpenté les petites ruelles de Rissani, s’ils ont déjà été accueillis dans la maison d’une humble mais généreuse famille Filalia , et surtout s’ils y ont vu une trace d’enrichissement , une évolution palpable .Moi je n’en vois pas. Rissani du dedans tombe en ruine en même temps que la façade est assidûment peinte…et repeinte.

 Rissani du dedans, c’est cette vieille dame que j’ai connu, enfant ; elle a vécu seule et dans le dénuement… elle est morte ainsi. Rissani du dedans, c’est ces enfants et adolescents qui quittent les bancs de l’école parce que l’activité touristique est plus intéressante que leur programme scolaire. Rissani du dedans, c’est ce noble personnage qui attend en désordre devant l'unique parking des grands taxis blancs, avec sa charrette que nous veuillons bien qu’il transporte nos bagages ; ses « balak balak » raisonnent dans ma tête comme le son irritant de la misère.

Ce serait malhonnêteté de nier cette misère dans le faste. Moi, elle me dégoûte. Ceci n’est pas la vrais histoire du grand Tafilalet, seulement c'est une anécdote vivante, ce n'est pas aussi l’histoire du pays en mouvement, en développement qu’est le Maroc. Un développement  pas superficiel, ni partial.Un développement  d'infrastructures de base, d'économie concurrente de marché. Le développement continu d'une jeune démocratie au coeur d'une stabilité politique particulière dans la région, voire dans le tiers monde, dont nous sommes tellement fiers. Ce pays finira un jour, pas par se craqueler, mais par se consolider à jamais, pour vivre et s'ancrer dans la tradition tolérente qu'il crée au fils des jours…pour que nous puissions y revenir, nous Marocains du monde, avec nos fils et nos petits fils.. entre temps nous aurons perdu nos étoiles, nos pigeons (gri-gra) et nos araucarias.C'est merveilleux le Maroc. Je reviendrai toujours, tant que je serai en vie sur cette planète, pour revivre en calme ces bons moments, loin de la pollution de l'air et du coeur.                                           

 D'autre part, parlons un peu politique. La révolution est en marche dans les pays arabes,comme elle a été déja en Europe et en Amérique Latine. Vous  Marocains, vous avez bien su épagner le votre de ce désordre qui est en train de se propager. Je vous aime, comme j'aime mes racines aux Maroc. Dans une société où chacun peut connaître son "quart d'heure de gloire et de dignité", à quoi sert encore la célébrité ?

A gagner de l'argent, du pouvoir ... et puis ? Mourir les poches pleines, loin de ceux que l'on a utilisés et affamés ? Cela ne m'intéresse pas. Et vous ? La croissance (économique) à tout prix montre ses limites. La mal nommée «décroissance», qui n'est autre que la croissance humaine, est un vecteur de paix et de bonheur partagé. Ce bonheur est foncièrement le notre, vous et nous, sujets de la monarchie Marocaine, car il est bien éloigné de cette poursuite insensée d'amour absolu et de pouvoir total sur notre environnement.

Nous avons voulu nous accaparer tout ce qui bouge autourt de nous, et nous avons détruit ce que nous voulions posséder. L'heure est venue pour les peuples de se retrouver dans ce formidable espace de liberté ouvert à tout un monde moderne, afin de rendre réel ce qui est vital et bon pour tous. Aujourd'hui, tout est possible à partir de la bonne volonté, même soutenir les révolutions, abattre les tyrans de tous bords et les systèmes économiques verrouillés par la cupidité des spéculateurs voyous. Sachez mes concitoyens que nous pouvons créer un nouveau monde, plus beau, plus juste, plus heureux, si nous acceptons, anonymement, à notre place et à notre rythme, de lutter ensemble pour le bien et la liberté de tous. Donnons un sens à nos actes.Tout est à (re)construire. 

Je serai trés ravie de bien vouloir partager avec vous les sentiments de la liberté que j'ai apprise et vécue pratiquement dans mon quotidien, en me déplaçant entre les pays les plus démocratisés du monde, les Etats Unis d'Amérique et la France, où j'ai beaucoup de liens de parenté,de fraternité et d'amitié. Et je souhaiterai voir le pays de mes encêtres, évoluer dans le même sens, arrivant au même niveau. Evoluer c'est avoir des bases et des piliers pour se conrétiser solidement. Le Maroc, selon les chroniqueurs politiques les plus célébres, est apte à relever ce défi pour y arriver aux hauteurs de la prospérité démocratique.

Le Maroc est un «modèle» pour les pays arabes, secoués par des convulsions sociales violentes. Nous juifs Marocains, parmi les autres Marocains du monde,  nous saluons la vision «éclairée» de S.M le Roi Mohammed VI, qui durant son règne, le Maroc est à même de devenir un exemple positif pour les pays de la région en ce qui concerne les libertés publiques et les droits politiques en général, aprés  la réforme institutionnelle soumise au peuple dans le cadre d'une consultation référendaire, jamais vue aux pays arabes et aux pays du tiers monde. Le Maroc est entre de bonnes mains qui savent comment façonner l'aboutissement de son changement et ouvriront la voie à d'autres réformes. Savez-vous que  votre pays le Maroc jouit d'une réputation respectable et respectée de tolérance et a su faire face au radicalisme religieux qui sévit ailleurs.

A cet effet, je vous propose, chers internautes Marocains de contribuer à l'édification d'un Maroc nouveau, bien prospère, un pays d'institutions et d'infrastructures. Pour le faire et atteindre cette vision, il faut en savoir au premier, ses droits et ses devoirs, et jouir dans cette liberté particulière. Pour ne pas la gâcher et la sauvegarder, voici ci-aprés, quelques dix piliers du combat pour construire sa propre demeure  et se perfectionner et bien mener cet espace de liberté qui prévaut heureusement au Maroc, en souhaitant que l'administration de ce blog ne manquera pas de publier ces impressions dans ses prochaines éditions :

                                       
1. LA LIBERTÉ D'EXPRESSION EST TA PRIORITÉ. La liberté d'expression est le plus fondamental de tes droits fondamentaux. Si tu la perds, tu n'auras plus les moyens de te plaindre, le jour où les politiciens reviendront détruire ta richesse, ta santé, ton âme, tes idéaux, tes espoirs, tes projets, ta vie entière. La liberté d'expression est la liberté qui protège toutes les libertés.

2. LA LIBERTÉ D'EXPRESSION, C'EST TOUT OU RIEN. La liberté d'expression n'est pas négociable. Tu ne dois pas décider de ce que les autres sont autorisés à dire, et les autres ne doivent pas décider ce que tu es autorisé à dire. La liberté d'expression est une réciprocité : même si tu détestes ce que je dis, et même si je déteste ce que tu dis, tu garantis ma liberté et je garantis la tienne. Nous n'avons l'obligation d'être d'accord sur rien, sauf sur ce point précis : nous avons le droit d'être en désaccord sur tout.

3. SI TU NE PEUX PAS DIRE CE QUE TU PENSES, TU NE PEUX PAS ÊTRE CE QUE TU ES. Tes opinions sont pas des concepts : elles sont ta manière de réagir au monde qui t'entoure. Lorsque tu es totalement censuré, tes pensées les plus profondes, tes émotions, tes espoirs, tes idéaux, réagissent comme des fleurs sans soleil : ils meurent lentement. Ce processus vicieux met en danger le vrai sens de ton existence, et tu perds progressivement ton identité. La liberté d'expression, c'est l'air pur que doit respirer ta personnalité.

4. LA LIBERTÉ D'EXPRESSION EST CE QUE LES DICTATEURS DÉTESTENT LE PLUS. Certains d'entre eux te permettront de diriger une entreprise, ou de voyager à l'étranger, mais ils ne pourront jamais accepter le fait que tu as des pensées indépendantes, des avis critiques et des idées dissidentes. Chaque fois que tu te mobilises pour la liberté d'expression, tu déranges ces salopards. Et ça, c'est moral.

5. LA LIBERTÉ D'EXPRESSION EST LE SIGNE ULTIME DE LA DEMOCRATIE. Si tu n'es pas autorisé à chanter, la chorale n'existe pas. Ta propre liberté d'expression est l'épée, le bouclier et le drapeau de la démocratie. C'est pourquoi l'avenir de la démocratie te demande d'être aussi expressif que tu peux l'être, aussi souvent que possible. Le piège de la censure internationale tente désespérément d'avaler Internet : fais-lui recracher la liberté.

6. LA LIBERTÉ D'EXPRESSION EST VIVANTE SUR INTERNET. Aucun média dans toute l'histoire humaine n'est plus indépendant qu'Internet. C'est une fantastique victoire pour la liberté. Mais si la censure gagne la guerre, la liberté d'expression entrera dans un coma profond, ou sera exécutée d'une balle légale dans la nuque. Nous n'aimons pas cette idée.

7. LA LIBERTÉ D'EXPRESSION EST BELLE. Tout simplement parce que la liberté est le plus beau et le plus grand idéal que tu puisses trouver. Si tu ne comprends pas cela, peut-être devrais-tu travailler pour Bank of America, ou diriger une dictature.

8. LA LIBERTÉ D'EXPRESSION A BESOIN DE TON COURAGE. La lutte pour la liberté n'a jamais été un match facile, et elle ne le sera jamais. Tu dois être fort, organisé, informé, prudent et optimiste. Affiche tes valeurs, montre tes vertus, fais voir ton intelligence : mobilise toutes tes qualités.

9. SI TU NE LE FAIS PAS POUR TA PROPRE LIBERTÉ, FAIS-LE AU MOINS POUR T'AMUSER. Le combat pour la liberté est passionnant. Avec Anonymous, cette excitation provoque beaucoup de rires, ce qui est excellent pour ta santé psychologique. Sois-en fier : les dictateurs détestent que l'on se moque d'eux. Et si tu ne le fais pas pour rire, fais-le parce que la plupart des êtres humains vivent aujourd'hui sous la censure - et tu es le prochain sur la liste.

10. LA LIBERTÉ D'EXPRESSION RESTERA SUR INTERNET. Nous ne renoncerons jamais pour qu'elle restera aussi dans nos quartiers, nos villes et nos continents. Nous sommes innombrables. Nous sommes un. Nous sommes toi. Tu es Anonymous. Bienvenue au jeu de la démocratie, de la liberté d'expression, de la dignité et de la vie prospère.

                                                   CHETRIT Sarah Benhayoune - Rouen France.