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L'Autoamnistie des Généraux criminels Algériens (*)

Algérie : contre l’autoamnistie, oui à la justice, non à l’impunité !

Durant tout une décennie ou presque, je me suis intéressé aux affaires de l'algérie et aux comportements de son pouvoir et ses gouvernants. Intéressé en tant que simple citoyen-observateur appartenant à un pays généreux (le Maroc) humilié malheureusement par une algérie  chez laquelle, il  y croyait trouver le bon et le meilleur de la fraternité et du voisinage.

 En suivant l'affaire algérie, son état de santé, ses mépris, ses caprices et ses conneries, je suis arrivé à constituer une vue d'ensemble, une vue scanner-générale, voire une autopsie d'un pays mort-vivant qui se moisit davantage et qui présente que des symptômes de haine et de rage  envers notre pays, le pays d'accueil d'algériens d'outrefois durant leurs peines depuis la bataille d'Isly en 1844 et l'FLN en 1954. 

La rédaction du blog a le plaisir de partager avec ses lecteurs, ces quelques passages du scanner virtuel établi, qui ne rassureront certainement pas les algériens d'une guérison probable et proche de leur pays.L'essentiel en une ou deux phrases: un colonel du DRS (un vieux connard ) inteviwé, par un opposant algérien, se trouvant à l'aise quelque part en Europe, disait sous l'effet d'alcoole que sa devise et celle de son département reste toujours:a)Aimer la patrie, que la patrie au détriment d'éliminer tout un peuple. b)Les Marocains sont que des juifs (Tel que), la réouverture de la frontière leur coûtera trés cher!! «Qu'est-ce-qu'il veux dire avec «trés cher.?» par d'autres ASNI ou Gdim Izik peut-être.!? Écoutez le témoignage de l'opposant algérien en Algéria-Times». (http://algeriatimes.net/algerianews17441.html).

                                                                   @a@a@a@

Algérie : 19 ans après le déclenchement de la « guerre civile », le combat contre l’impunité continu.

Le 11 janvier 2011 marquait le 19ème anniversaire du putsch des généraux d’Alger contre leur peuple. A rappeler que depuis ce jour-là, en 1992, le pays a basculé dans le non-droit et le terrorisme d’État. Pendant plus de trois ans, l’algérie a fonctionné dans la panique, sans Constitution, sans Parlement, sans président, tandis qu’une mise au pas progressive de tous les secteurs de l’administration et de la société a permis, dans une atmosphère de plus en plus marquée par la terreur, de démanteler les acquis sociaux.

Pour briser dans l’œuf, ou dans le nid, la volonté de changement exprimée par la majorité des électeurs qui s’étaient exprimés en faveur du Front islamique du salut (FIS) au premier tour des élections législatives en 1991, les généraux à l’origine de ce coup d’État électoral ont ensuite poussé la terreur à son paroxysme, dans une « sale guerre incontrôlable » qui se révèle une sinistre répétition des exactions de l’armée française lors de la guerre de libération de l'algérie (1954-1962), en particulier dans les méthodes utilisées et le nombre de tués (plus de 250 000 personnes).

À cette différence (essentielle) près que, cette fois, les assassins et les tortionnaires étaient des militaires algériens, commandés par les généraux de la police politique (le Département de renseignement et de sécurité, DRS, ex-Sécurité militaire) et de l’Armée nationale populaire (ANP), héritiers indignes des combattants de la guerre de libération. Leur seul objectif : préserver l’accaparement à leur profit et celui de leurs clientèles des milliards de dollars de la rente pétrolière. Ce régime d’essence totalitaire imposé par ces « décideurs de hizb França » est toujours en vigueur à ce jour, incarné notamment par le général Mohamed Médiène «Tewfik» (73 ans),l'homme fort de l'algérie, chef inamovible du DRS depuis septembre 1990,le seul qui reste intact de la junte putshiste, face à un faible général trés moue, Ahmed Salah Gaid,ministre de la défence, chef d'état major, l'homme de Bouteflika dans l'armée algérienne.

Le divorce est complet entre la société Algérienne et le pouvoir

À partir de janvier 1992, la jemaâ (le collectif)des « généraux janviéristes » a déclenché la guerre totale : des camps de concentration aux centres de détention au secret, des dizaines de milliers de personnes ont été enlevées, torturées, exécutées ou ont disparu ; des assassinats ciblés aux massacres collectifs, des dizaines de milliers ont été victimes de groupes armés d’obédiences multiples, commandités par différents centres coordonnés par le DRS.

La particularité de l’Algérie, si proche à la fois de l’Europe et des autres pays du Maghreb et du Machreq, c’est que la terreur y a sévi à huis clos. Tout au long des années 1990, les chefs du DRS ont réussi à éloigner de nombreux témoins algériens et étrangers à coup d’assassinats et attentats à la bombe. Ceux qui osaient mettre en doute la version officielle d’un terrorisme sauvage qui n’agirait que pour « enfoncer le pays dans le Moyen-Âge » risquaient leur vie et étaient traités au mieux d’imbéciles, au pire de complices voire de terroristes. Rappelez-vous(algériens) le courage des mères de disparus qui, dès 1997, ont interpellé les autorités algériennes avec les mots suivants : « Vous nous les avez enlevés vivants, rendez-les nous vivants. » Quelle réponse ont-elles obtenu ? «Il n’y a pas de “disparus”. Il n’y a que des terroristes. Même leurs familles sont des terroristes» une réponse-DRS qui a mis tout un peuple au silence. À ce jour, il est interdit d’incriminer des agents de l’État pour leurs crimes : non seulement aucune plainte n’est recevable, mais est passible d’une peine de prison de trois à cinq ans toute personne qui « utilise ou instrumentalise les blessures de la tragédie nationale dit-on làbas,, pour porter atteinte aux institutions (!) de la République algérienne démocratique et populaire de dignité!, fragiliser l’État, nuire à l’honorabilité de ses agents qui l’ont dignement servie, ou ternir l’image de l’Algérie sur le plan international ».( «ternir» c'est pas le mot qui lui convient..il fallait dire «salir» l'image de l'algérie,).

Si ces « années de sang » ont décimé l’opposition dans toutes ses facettes à la fois politiques, associatives, culturelles, ni les multiples élections, ni les distributions d’argent et de privilèges par le parti  gaté de Bouteflika l'FLN, sous la supervision totale de son rabbin Abdelaziz Belkhadem, ni une « réconciliation » dictée d’en haut n’ont pu lever le lourd contentieux entre la société algérienne et le pouvoir. Celui-ci s’est totalement discrédité et ce ne sont pas les scènes de liesse lors de la victoire de l’équipe de football en novembre 2009, ni les déclarations prestégieuses, ou plutôt les sortie médiatiques des ministres-valets du palais d'ElMoradia qui traduiraient une reconquête d’une quelconque confiance des Algériens et entre Algériens. Le divorce est consommé, car trop de morts s’interposent, trop de souffrances persistent en raison du refus de faire la lumière sur ces crimes, d'établir les responsabilités, les reconnaître et de sanctionner les coupables. En attendant, les victimes sont contraintes de côtoyer leurs bourreaux et les commanditaires continuent de se pavaner dans les cercles du pouvoir, sous l'égide surtout, d'un président qui n'a pas de rendement, un président importé à la dernière minute de la crise civile des halls des plus grandes surfaces touristiques du Golf arabic, affaibli  par la vieillesse et la maladie, par le poids insupportable d'un Département Militaire(DRS) plus fort que lui, qui lui pèse sur le dos.

Les responsables des graves violations des droits humains, qualifiées par certains experts de l’ONU de « crimes contre l’humanité », sont de plus en plus souvent cités nommément. Les chaînes de commandement sont dans de nombreux cas établies. Désigner aujourd’hui le DRS comme le principal responsable de crimes s’est banalisé. En revanche, cette avancée ne se traduit pas encore par une volonté politique de l’opposition d’exiger la vérité et la justice en Algérie même comme préalable à toute sortie de crise. Or l’exemple de l’Argentine montre que c’est grâce à la revendication obstinée de vérité et de justice par les familles de victimes qu’il a été possible dans ce pays, bien des années après la fin de la dictature militaire ayant sévi de 1976 à 1983, d’obtenir l’abrogation des lois d’amnistie qui protégeaient les chefs et les agents criminels de cette dictature et de faire juger nombre d’entre eux.

 Faibles luttes sociales et trés faible  mobilisations pour la vérité et la justice

Mais l’année 2009, dix ans aprés l'arrivée aux commandes de Bouteflika,  a montré que de nombreux combats sont menés malgré le souvenir de la terreur et la répression encore aujourd’hui régulièrement déclenchée pour venir à bout des revendications sociales et politiques de la rue. Des luttes pour plus de justice sociale sont de plus en plus souvent lancées par des syndicats autonomes qui n'ont pas de poids et de bonnes forces pour se faire entendre,et quelques fois par le bruit de bottes de Louisa Hanoune ou autres organisations se situant l'extrême.

La chape de plomb qui entoure les crimes commis à la suite du coup d’État électoral de 1992 a connu elle aussi de nouvelles fissures. Le combat mené pour la vérité sur les disparitions forcées a fait des progrès malgré les manœuvres du pouvoir pour clore ce dossier définitivement : en l’absence de toute enquête judiciaire visant à établir les circonstances exactes de ces enlèvements suivis de disparitions et de poursuites des responsables, des milliers de cas ont été recensés par des ONG de défense des droits humains, publiés et transmis au Groupe de travail sur les disparitions forcées de l’ONU; et des dizaines ont fait l’objet de plaintes auprès du Comité des droits de l’homme de l’ONU. Mais en cette année 2009, il a fallu aux algériens surtout de se réjouir de la première mobilisation d’enfants de disparus avec la constitution d'une association des enfants de disparus dans la wilaya  de Jijel, qui «assument la responsabilité qui leur incombe pour soutenir leurs familles dégoûtées et continuer un combat de longue haleine». Dans ce sens, aujourd’hui en algérie, les langues se délient, les victimes et leurs familles ne se terrent plus de peur des représailles : elles parlent de leurs souffrances et désignent nommément les hommes-assassins qui les leur ont infligées, leurs grades et les services où ils sont affectés, sans que si Bouteflika n'use de son pouvoir de vrais président pour y mettre toute la lumière et tourner la page sur cette affaire qui bloque d'ailleurs, son propre-projet de réconciliation nationale mort-né - resté encre sur toile - dans l'enceinte du palais d'El Moradia d'Alger.

La recherche de la vérité passe aussi par la dénonciation des agissements de structures relais de l’État et notamment, dans le domaine des droits de l’homme, de la Commission Nationale Consultative de Promotion et de Protection des Droits de l’Homme (CNCPPDH) créée spécialement par le pouvoir militaire et son chef de bord(DRS) pour se servir de vitrine dans ce domaine. Une commission dite: «commission Ksentini», existe surtout par la voix de son président Me Farouk Ksentini, un avocat hors-série, hors barreaux, comme Khaled Soufiani et Abderrahmane Aâmro de chez nous au Maroc qui, au lieu de plaider à la barre et rappeler au gouvernement algérien ses engagements et ses obligations en matière de respect des droits de l’homme,  il fustige régulièrement les organes de l’ONU et les autres organisations de défense des droits de l’homme. Par téléguidage du DRS, il fait entendre sa voix au public, il refuse par exemple la visite en algérie de rapporteurs spéciaux de l’ONU sur la torture ou les exécutions extrajudiciaires, sommaires et arbitraires ; Faisant passer aussi indirectement les messages DRS, il a prétendu que la moitié des disparus ou presque, sont en réalité des personnes « qui ont rejoint le maquis et qui sont mortes par la suite ou des personnes qui se trouvent cachées à l’étranger ».

Force est de constater que son rôle n’est pas de représenter les victimes de violations face à l’État, mais au contraire, de protéger celui-ci de leurs accusations contre ses agents. En conséquence, la rétrogradation du statut international de la « commission Ksentini » en juin 2009 par le Comité international de coordination des institutions nationales - CCI, qui a repris dans sa décision les arguments développés par cette commission de façade, était malheureusement une satisfaction pour les vrais défenseurs des droits humains en Algérie. Après quelques modifications de pure façade, la Commission a soumis une nouvelle demande de « statut A » qui lui permettrait d’être autrement plus présente aux divers niveaux de l’ONU que présentement. Il reste à espérer que les experts reconnaîtront que cette institution ne remplit pas son rôle d’« interface » entre la société algérienne et le pouvoir, et qu’elle reste une institution satellitaire de celui-ci.

Pouvoir mettre en cause pénalement des responsables du DRS dans ce cauchemar contribuerait aussi à lever un tabou qui persiste à ce jour dans d’autres cas d’exécutions extrajudiciaires, mais surtout dans le dossier des massacres collectifs commis durant la «décennie dite noire» et en particulier durant les trois années, les plus sombres entre 1996 et 1998. Des groupes non identifiés visiblement par les plus dingues, engagés et encadrés discrétement par DRS, se revendiquant des GIA (Groupes islamiques armés), composés de plusieurs dizaines d’individus, ont pu alors commettre ces tueries notamment dans des points précis, bien déterminés et choisis par le épartement du général Tawfik, faisant à chaque fois plusieurs centaines de victimes, avant de s’enfuir, ou faire le semblant, alors que ces lieux étaient encerclés par l’armée, c'est-à-dire bien sécurisés. À ce jour, aucune enquête sérieuse n’a été diligentée et aucun procès digne de ce nom n’a jugé les responsables et leurs commanditaires.

Si aujourd’hui la peur des victimes de témoigner est progressivement surmontée, les responsables des graves crimes commis en Algérie savent qu’à défaut de poursuites dans leur pays, ils ne sont plus à l’abri de la justice internationale. Une plainte pour acte de torture qui serait déposée  en Suisse contre inconnu, était-là pour le leur rappeler.

Au cours du deuxième mandat de Bouteflika (En 2006), le régime d’Alger a promulgué une ordonnance de mise en œuvre des dispositions de la «Charte sur la paix et la réconciliation nationale»,adoptée en septembre 2005 par un référendum spéctaculaire, aux résultats largement truqués. Sous le prétexte de mettre un terme à la période sanglante inaugurée par le coup d’État  électoral de janvier 1992, le régime Algérien décrète l’impunité des assassins, qu’il s’agisse des membres des groupes armés se réclamant de l’islam-Jihadiste ou des « forces de défense et de sécurité du pays, toutes composantes confondues ». Et il interdit, sous peine d’emprisonnement, d’évoquer sous quelque forme que ce soit la responsabilité des parties qui ont organisé les violations du droit et ordonné, couvert ou justifié les atrocités commises depuis près de vingt ans.

Les parents de victimes, les familles de disparus sont sommées de se taire – elles n’auront plus le droit de porter plainte – et d’oublier contre une indemnisation financière, méthode honteuse où l’outrage le dispute à l’aveuglement. Mais comment effacer la mer de sang et d’horreurs qui a submergé la société algérienne pendant la décennie noire et continu encore?  La seconde guerre d’Algérie – qui a porté à son paroxysme les formes perverses et inhumaines de guérilla et contre-guérilla développées au cours de la guerre de libération algérienne par les forces Françaises– a coûté près de 250 000 morts, 20 000 disparus, un nombre très élevé de blessés et de personnes déplacées.

Après avoir imposé une guerre meurtrière et particulièrement « sale » au peuple algérien, les généraux putschistes(les sous-officiers Gaullistes) qui détiennent le pouvoir réel à Alger, dont le président Abdelaziz Bouteflika n’est que le représentant diplomatique et le porte parole, désirent s’absoudre des crimes contre l’humanité perpétrés sous leur autorité effective, et effacer ceux de leurs anciens adversaires. En violation directe des engagements internationaux signés par l’Algérie et des principes fondamentaux du droit, cette politique d’oubli forcé est en soi un aveu éclatant de responsabilité.

Cette démarche inacceptable est clairement confortée et cautionnée par nombre de dirigeants des grandes démocraties occidentales. Motivés essentiellement par des considérations économiques, ils mettent en avant le « péril islamiste » pour justifier ce déni des valeurs universelles des droits humains.

L’autoamnistie des chefs de guerre a déjà été tentée ailleurs, notamment en Amérique latine, dans les pays amis de l'Algérie, et partout elle a connu l’échec. Car nul ne peut disposer du pouvoir d’effacer l’histoire. Il ne peut y avoir de paix et de réconciliation sans vérité ni justice.Le Royaume du Maroc à titre d'exemple, a bien su empreiter la bonne issue de sortie et y tourner pacifiquement la page noire  dite : «années de plomb» en sumontant son problème par la création de l'IER(Instance d'Equitation et de Réconciliation). Le peuple algérien connaît son histoire sanglante et aucune manœuvre de la part de la junte de Ben Aâknoune, de Beni Messous ou du palais  d'El Moradia d'Alger, ne peut effacer des crimes imprescriptibles. Vouloir lui imposer le silence par la menace est strictement illusoire.

Les femmes et les hommes algériens à travers le monde(en Europe surtout) épris de liberté, signataires de plusieurs  textes-pétition envoyés au secrétaire général de l'ONU, rejettent aussi cette loi d’un autre âge et appuient sans réserve la société algérienne dans sa marche, aussi honteuse que d'autres en déflagration dans le monde arabe, vers la justice, les libertés et vers la vrais dignité de l'être humain algérien.

L’autoamnistie des généraux criminels est inconstitutionnelle et illégale...

«L’autoamnistie des généraux n’empêchera pas que la vérité puisse être faite sur les crimes contre l’humanité commis en Algérie depuis 1992 à ce jour. Et elle ne pourra empêcher les poursuites judiciaires à l’encontre des criminels à l’extérieur de l’Algérie, puisque la loi sur laquelle elle repose est illégale.Une loi à la Taflikienne édictée par  Belkhadem,le super Rabbin de l'algérie»

Les pauvres algériens assistent aujourd’hui dans leur pays à une ultime tentative d’effacement de la vérité et de liquidation de la justice. En février 2006, le président algérien a adopté une ordonnance et trois décrets d’application de la pseudo «Charte pour la paix et la réconciliation nationale». Celle-ci, promulguée en août 2005 et soumise au référendum en septembre 2005, n’avait pas trompé les Algériennes et Algériens. Des mesures présentées une fois de plus comme « réconciliatrices » n’étaient en fait que destinées à la consommation locale et à tourner une page dans le mensonge et le déni. Comme tout le monde le savait, ils ne furent donc pas nombreux à prendre le chemin des urnes, même si le pouvoir a fait état d’une participation record de 80 % et de 98 % de votes en faveur de la Charte de Bouteflika. Fort de ce score falsifié,  Bouteflika avait annoncé devant les députés, les soi-disant députés dans la chambre de marionnettes et de jongleurs que les textes d’application seraient soumis aux débats du Parlement. Cinq mois plus tard, il n’en est même plus question (les paroles de nuit s'éffaceront le jour, comme disait l'anecdote). L’intention déclarée du législateur ne peut étouffer le bruit de bottes, puisque nul n’ignore que les généraux putschistes détenteurs du pouvoir réel, passés maîtres dans la «sale guerre», le sont aussi dans la mascarade légaliste.

Après l’interruption des premières élections législatives pluralistes de 1991 en raison de la victoire du FIS, la suspension de la Constitution, la dissolution du Parlement, la démission forcée du président Chadli, quelques généraux avant tout soucieux de préserver leurs privilèges ont instauré l’état d’urgence et promulgué la loi antiterroriste, voire la loi de la jungle. Le pays a été plongé dans l’horreur, vivant hors les lois qui le régissaient jusque-là. à partir de 1995, le commandement militaire a organisé le retour à une légalité de façade, balisée et quadrillée. L’« édification institutionnelle » a été prônée par ceux-là mêmes qui, pendant des années, à coups de ratissages, de massacres et de déplacements de populations, ont gravement porté atteinte à la cohésion sociale de leur pays. Le prétendu «processus démocratique» a été imposé par la désignation des candidats à la présidence, la mise au pas des partis d’opposition ou leur interdiction, les fraudes flagrantes lors des scrutins. Le Parlement qui en est issu joue à merveille le rôle de théâtre de marionnettes qui lui a été assigné par l'agenda des « décideurs -militaires-DRS».

En octobre 1997, sur arrière-fond de massacres quasi-quotidiens de civils, la « classe politique qui joue le jeu » a tacitement accepté qu’un accord secret – dont elle ignorait tout des modalités et les détails – soit conclu entre des factions armées et le commandement militaire, court-circuitant aussi bien la présidence que les politiques du FIS. De cet accord, rien n’a filtré aux journalistes jusqu’à ce jour pour qu'on puisse savoir davantage. Mais les mesures prises par la suite dans le cadre de la « concorde civile de Bouteflika » en 1999 juste aprés son arrivée à la magistrature suprême de son pays et celles prévues par l’ordonnance présidentielle de février 2006 traduisent la volonté d’organiser l’opacité autour des crimes commis lors des années de la « sale guerre de la décennie noire », et d’assurer l’impunité aussi bien aux islamistes acceptant de se soumettre qu’aux membres des forces de sécurité et aux miliciens ayant été impliqués dans la lutte antiterroriste.

C’est ainsi que, dans les textes d’application de la « Charte pour la paix et la réconciliation nationale », Bouteflika, pour gagner la confiance de la junte militaire, décide que l'état ne reconnaît aucune responsabilité de ses institutions dans les graves violations des droits humains commises depuis des années. Aucune mention n’est faite des dizaines de milliers de torturés et d’exécutés sommairement par des agents de l’état, ni des massacres de civils revendiqués par des groupes armés se réclamant de l’islam-Jihadiste et sur lesquels planent de très sérieuses vérités quant à leur instrumentalisation par les services secrets de l’armée (le DRS, département de renseignements et de sécurité) Si on croit les contes des ex-agents secrets-DRS Mohamed Samraoui, Habib Souâdia et Ahmed Zenjabil . Les disparus sont, selon  l’ordonnance, les seules victimes évoquées du terrorisme d’état. Ces milliers de disparus, pourtant reconnus par la commission mandatée par  Bouteflika comme étant des victimes des forces de sécurité, obtiennent le statut de victimes de la « tragédie nationale » au même titre que toutes les victimes. Leurs familles peuvent demander un jugement de décès qui leur donne accès à des indemnisations. Aucun recours n’est permis, aucune plainte ne sera reçue. La vérité et la justice sont sacrifiées sur l’autel de la raison d’état.

Une raison d’état qui détermine une seule catégorie de coupables, les adeptes du «terrorisme islamique». Une main généreuse leur est apparemment tendue, puisque l’ordonnance-Taflikienne prévoit l’extinction des poursuites judiciaires pour les personnes qui n’ont commis ni massacres, ni viols ou attentats à la bombe ; en bénéficieront ceux qui, recherchés ou condamnés par contumace, se rendront dans un délai de six mois, ainsi que les détenus non condamnés définitivement. Les condamnés de cette catégorie seront graciés, tandis que ceux ayant commis des crimes de sang verront leurs peines réduites ou commuées. Ces mesures sont analogues à celles de la loi dite de « concorde civile » de 1999, qui avait déjà assuré l’impunité à des milliers de criminels : elle prévoyait une amnistie « sous contrôle » pour ceux qui se soumettaient au pouvoir, et même ceux ayant commis des crimes de sang et des viols pouvaient bénéficier de la «probation» s’ils acceptaient de collaborer dans la «lutte contre le terrorisme».

La nouvelle ordonnance prévoit que les personnes ayant bénéficié de la loi de concorde civile peuvent aujourd’hui recouvrir leurs droits civiques, mais elle interdit par ailleurs « l’activité politique sous quelque forme que ce soit pour toute personne responsable de l’instrumentalisation de la religion » faisant allusion à ce qui reste du parti islamiste du FIS, au Mouvement de Socièté de Paix(Hams), Mouvement pour la Prédication et le Changement(MPC), Mouvement pour la Réforme Nationale (MRN) et Mouvement Annahda (MN), sans que cette notion soit explicitée.Cela confirme que le «deal» de 1997 entre militaires des deux bords prévoyait l’abandon de toute activité politique en échange de l’abandon des poursuites.

La disposition la plus choquante de cette ordonnance est énoncée dans un chapitre , qui assure l’impunité à tous ceux, qualifiés d’«artisans de la sauvegarde de la République», ayant participé directement ou indirectement à la lutte contre le terrorisme, et qui stipule qu’«aucune poursuite ne peut être engagée, à titre individuel ou collectif, à l’encontre des forces de défense et de sécurité de la République, toutes composantes confondues [!]. Toute dénonciation ou plainte doit être déclarée irrecevable par l’autorité judiciaire compétente». Aujourd’hui, c’est donc la loi elle-même qui codifie l’impunité.

Cette impunité existait déjà de facto – puisqu’aucune plainte de victime ou parent de victime du terrorisme d’état n’a abouti à ce jour –, mais elle était principalement le fait d’une justice aux ordres, qui n’hésitait pas à bafouer la loi. La seule exception à cette « règle » semble avoir été la condamnation à mort, le 23 janvier 2006, de l’ancien officier Habib Souaïdia, suite à la plainte de parents de trois hommes enlevés par les forces de sécurité en juillet 1994 et disparus ensuite (Habib Souaïdia, dans un communiqué, a donné les noms des officiers du DRS qui sont les véritables auteurs de ces crimes). En réalité, il a subi les foudres de ses ex-supérieurs pour avoir publié en France, en 2001, son livre La Sale Guerre , dans lequel il dénonçait les méthodes illégales de lutte contre le terrorisme et les crimes commis par l’armée. Mais cette condamnation à mort, survenue à la veille de l’ordonnance d’amnistie, est aussi une claire incitation à se taire adressée à tous les membres des forces de sécurité qui seraient tentés de révéler les atrocités dont ils ont été les témoins.

La disposition lavant les militaires de tout crime est d’ailleurs accompagnée, dans un article de l’ordonnance, d’une menace de condamnation de trois à cinq ans de prison pour « quiconque qui, par ses déclarations, écrits ou tout autre acte, utilise ou instrumentalise les blessures de la «tragédie nationale», pour porter atteinte aux institutions de la (République Algérienne Démocratique et Populaire), fragiliser l’état, nuire à l’honorabilité de ses agents qui l’ont dignement servi, ou ternir l’image de l’Algérie sur le plan international ». Le pouvoir algérien bafoue ainsi tout droit à la justice, mais aussi tout droit à la vérité et tout droit de savoir.

Si l’ordonnance n’innove pas par rapport à la loi de 1999 quant au traitement réservé aux membres des groupes armés, sa principale nouveauté est donc l’instauration d’une autoamnistie pour les putschistes et leurs subordonnés, ceux qui tiennent toujours les rênes du pays, qu’ils soient en fonction comme les généraux Mohamed Médiène, chef du DRS(depuis 1990), et son ex-adjoint Smaïl Lamari avant sa mort, ou en retraite à l’exemple des généraux Larbi Belkheir, conseiller du président ex' ambassadeur de l'Algérie au Maroc, Mohamed Lamari, ex-chef d’état-major de l’armée, ou Khaled Nezzar, ex-ministre de la Défense.A rappeler que les généraux : Smail Lamari et Larbi Belkheir seront amnistiés par la volonté divine dans l'enfer).

Tant que la vie politique dans le pays restera contrôlée par le DRS, tant que l’état d’urgence (remplacé par état de siège) et la loi antiterroriste resteront en vigueur, la question de la légitimité des décisions du pouvoir algérien sera posée. L’ordonnance et les décrets promulgués prévoient une amnistie qui va objectivement à l’encontre des objectifs déclarés : elle n’aboutira pas à la paix et la réconciliation, car celles-ci ne peuvent être imposées par les militaires à coups de décrets de Bouteflika ; elle n’encourage pas la recherche de la vérité, condition «sine qua non» pour la justice et le pardon, et au contraire, elle exacerbera les tensions dans une société éprouvée par une « sale guerre civile de dix ans» où souvent, pour survivre, il fallait choisir un camp,initialement bien structuré et bien fort.

Enfin, cette amnistie des criminels au sein des corps de l’armée et de ses supplétifs dans les milices est inconstitutionnelle, et viole clairement les normes du droit international que l’Algérie s’est pourtant engagée à respecter, stipulant «les états parties au présent Pacte s’engagent à garantir que toute personne dont les droits et libertés reconnus dans le présent Pacte auront été violés disposera d’un recours utile, alors même que la violation aurait été commise par des personnes agissant dans l’exercice de leurs fonctions officielles ». Dans l’esprit comme dans la lettre, cette disposition est clairement violée par l’ordonnance présidentielle du 28 février 2006, ce qui rend celle-ci nulle de plein droit.

L’autoamnistie des généraux n’empêchera donc pas que la vérité puisse être faite sur les crimes contre l’humanité commis en Algérie depuis 1992. Et elle ne pourra empêcher les poursuites judiciaires à l’encontre des criminels à l’extérieur de l’Algérie, puisque la loi sur laquelle elle repose est illégale 

Quel rôle pour l’armée en Algérie ?

Le sujet qui revient avec acuité, ces derniers temps en Algérie, est celui de l’armée. Colonne vertébrale du régime, elle a été et est toujours aux commandes. Et ce fait est un secret de polichinelle. Toutefois, il faut distinguer ses responsabilités actuelles ou du moins depuis l’indépendance de celles assumées, avec brio, lors de la guerre de libération. En effet, bien qu’elle ait joué un rôle primordial entre 1954 et 1962, la façon dont a été pris le pouvoir en 1962 fut illégale et répréhensible. Car, dans les démocraties qui se respectent, l’armée doit être sous l’autorité du gouvernement, dirigé par les civils. Les chefs militaires sont nommés par le pouvoir civil. Et ils ne doivent s’occuper que des missions préalablement fixées par le gouvernement légitime. Ce dernier tirant évidemment sa légitimité du peuple. Or, en Algérie, un homme a mis en place une machine de guerre dès 1961 pour comploter Mr.Ferhat Abbas président à l'époque du GPRA(Gouvernement Provisoire de la Révolution Algérienne) pour avoir conclu avec le Maroc le traité du 6/7/1961 sur les frontières, et en vue de prendre pratiquement le pouvoir une fois l’indépendance acquise. Ainsi, sans l’appétit vorace de Boumediene pour le pouvoir, l’Algérie aurait pu avoir un destin à part.

Cette immixtion de l’armée dans les affaires politiques impliqua un exercice du pouvoir par la force. Dans le conflit de l’été 1962, Ben Khedda, dernier président du GPRA, tenta vaille que vaille de raisonner le chef tout puissant de l’armée, Houari Boumediene, de ne pas prendre le pouvoir par la force. En dernier recours, il lança un cri d’alarme à la population dans un discours mémorable : « Certains officiers qui ont vécu à l’extérieur n’ont pas connu la guerre révolutionnaire comme leurs frères du maquis, guerre basée essentiellement sur le peuple et dont l’ALN n’a été que le fer de lance… Ces officiers, qui sont restés pendant la durée de la guerre aux frontières tunisienne et marocaine ont souvent tendance à ne compter que sur la force des armes. Cette conception dangereuse conduit à sous-estimer le rôle du peuple, voire à le mépriser et créer le danger de voir naître une féodalité ou une caste militariste.». Résultat de cette course effrénée : l’armée s’est installée au pouvoir. Pour ce faire, elle trouva une caution civile en la personne de Ben Bella. Assoiffé de pouvoir, il pensa un moment trouver un modus vivendi avec le chef de l’armée en vue de partager le pouvoir. Mais dans la logique de la loi du plus fort, le pouvoir revient naturellement au plus puissant, en l’occurrence Boumediene. Ce dernier assuma, ce qui n’est pas reproduit plus tard, les pouvoirs civil et militaire pendant plus de treize ans.de  juin 1965 à décembre 1978, et c'est seule la mort inopinée qui a pu mauditement l'évincer.

Cependant, cette emprise sur l’Algérie a duré longtemps. Les contestations, bien qu’elles se multiplient à foison, furent toutes contenues. Jusqu’en octobre 1988, les mêmes hommes se partageaient le pouvoir sans qu’il y ait la moindre considération pour le peuple algérien. Et puis vint la révolte du  pain du 8 octobre 1988. Cette dernière, et c’est le moins que l’on puisse dire, vacilla les bases du régime. Manœuvrier, ce régime accorda des réformes minimales. La naissance, au forceps, d’une nouvelle constitution ne toléra que des associations, et non des partis, à caractères politiques. En revanche, bien que le régime n’ait pas été prêt à lâcher le pouvoir, les Algériens purent enfin voter pour le candidat de leur choix. Dans toutes les consultations électorales, les Algériens infligèrent des défaites nettes et cuisantes à un système abhorré, et ce malgré les diverses méthodes de truchement de l’administration. Pour les élections locales de juin 1990, le régime adopta un nouveau code communal à deux mois du scrutin. Sur ces dernières, « Usés par le pouvoir dont ils abusaient depuis trente ans, ils ne comprenaient pas ou ne voulaient pas comprendre que les Algériens puissent leur préférer d’autres représentants, et que, une cure dans l’opposition leur ferait le plus grand bien. »  Cette leçon ne fut pas retenue ultérieurement. Dix-huit mois plus tard, il y eut la victoire écrasante du FIS aux élections législatives du 26 décembre 1991.

L’importance de cette élection ne laissa pas, bien entendu, l’institution militaire indifférente. En dépit de la gigantesque marche populaire du 2 janvier 1992(la seule d'ailleurs de cette ampleur, depuis l'indépendance de l'algérie), à laquelle appela le leader de l’opposition, Hocine Ait Ahmed, les militaires préférèrent mettre fin au processus démocratique. Selon un certain Yafsah: «Dès le lendemain du scrutin, certains matadors de la démocratie avouaient publiquement dans des déclarations à la radio qu’ils s’étaient trompés de peuple. Affolés par le succès du FIS et sans s’interroger, ni rougir de leurs piètres résultats, ils s’étaient mis à dicter, comme de bien entendu, à l’armée ce qu’elle devait faire, c’est-à-dire, en somme, appliquer la stratégie du «qui perd, gagne», en mettant fin à l’expérience démocratique, ou tout au moins, de rester neutre et fidèle à la constitution. » Ainsi, l’arrêt du processus électoral ferma la parenthèse du simulacre d’ouverture démocratique allant de 1988 à 1991. Aujourd’hui encore, les tensions au sommet de l’Etat opposent principalement le général Mediene à Bouteflika. Contrairement à ce qu’affirme  Mohamed Chafik Mesbah, ancien militaire algérien sur les colonnes du journal algérien "le Soir d'Algérie" ,lorsqu’il le notait que l’armée n’est pas hors circuit. Qui peut le croire,:«L’ANP, depuis l’indépendance de l'Algérie, n’a jamais été, en fait, que l’instrument d’exécution d’une volonté politique incarnée par des chefs qui avaient revêtu l’habit civil. » Toutefois, selon l’ancien militaire, la période Bouteflika est caractérisée par une méfiance réciproque entre le chef de l’Etat et la hiérarchie militaire.

Cet aveu prouve que Bouteflika n’est pas librement choisi par le peuple. Car, si un président est élu, la réorganisation qu’il prône ne devra pas susciter de méfiance. D’ailleurs, tout le mal de l’Algérie se situe à ce niveau. De peur que le peuple ne choisisse pas le meilleur, -en plus le meilleur par rapport à quoi et à qui-, on décide pour lui. Dans la même contribution au Soir d'Algérie, Mahamed Chafik Mesbah évoque le prix de la stabilité politique et institutionnel du pays. Là aussi, la stabilité ne peut être pérenne que lorsque le peuple choisit souverainement ses représentants. Car l’Algérie appartient au peuple algérien et non à un groupe quelconque de corrompus. Quant au seul rôle de l’armée, le chiffon de papier dit, la constitution algérienne le mentionne nettement. «L’armée doit être au service de l’intérêt général. Sa mission est de sauvegarder les acquis de la République et de veiller à ce que la constitution soit respectée !» On remarque qu'elle est bien respectée à l'envers, dans un moment où des connards algériens viennent se vanter ici dans ce blog pour nous faire croire ce que disaient chez nous, les chikhat d'autrefois de Settat, à l'époque de Driss Basri, ex-ministre Marocain de l'intérieur et de l'information!. (Goulou l'Aâm zine!! «fl Jazaer cette fois?», goulou l'Aâm zine).Bonne lecture.

                                    Cordialement,Chihab25

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(*)  Cet article n’est pas rédigé dans un style encyclopédique. Il n'est pas du genre classique de Montesquieu ou de Victor Hugo. 'Accepter les excuses de la rédaction  et soyez indulgents pour la longueur qui en découlait.

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