Qu'attendent les Algériens de la présidentielle de 2014
Des lièvres et des outsiders, Bouteflika hors course. Même si l’été, avec son farniente, justifie une sorte de trêve en tout, la politique en Algérie reste présente avec l’échéance de l’élection présidentielle d’avril 2014 qui se rapproche. Déjà le tableau auquel les «décideurs du DRS» ont habitués les algériens se dessine. Selon la presse algérienne : trois lièvres que sont Louisa Hanoune,une Neguafa politique algérienne qui dépasse dans son bla-bla, l'attitude de la Marocaine Mme Mounib, la patronne du PSU (Parti Socialiste Unifié), Amar Ghoul et Amara Benyounès, deux outsiders en Ali Benflis* et Ahmed Benbitour et deux grandes inconnues, le FLN et le RND qui maintiendront, c’est leur art, le suspense jusqu’à ce que l’injonction vienne de l’extérieur de leurs rangs actifs -du palais d'ElMoradia sûrement- pour leur intimer la marche à suivre et le candidat à soutenir. Pour le moment, ces deux partis n’ont aucun candidat présentable :Ahmed Ouyahia, devenu impopulaire, presque écarté de la scène politique, Abdelaziz Belkhadem, le charlatan Flniste est peu à peu en disgrâce...
Il n'y a pas de nom qui émerge. Signe particulier de cette précampagne : l’option Saïd Bouteflika, l'enfant gâté de la république algérienne et le conseiller polyvalent de son frère Bouteflika elle, apparaît comme une vision fantasmagorique de certains médias algériens, le frère du président n’ayant ni l'envergure ni l'expérience pour affronter une telle compétition. Y aura-t-il un candidat du système ? L'armée a-t-elle un candidat et sera-t-il celui-là ? Les observateurs sérieux à Alger écartent cette éventualité qu’ils jugent peu probable, tant qu'il est loin de l'armée, voir en discordance avec le pôle fort de l'armée, en l’occurrence le général Toufik , et même s'il est «membre» du comité central du FLN, le parti unique du pouvoir algérien, un cadre dans lequel elle exerçait ses pressions à l’époque de "Rfaâ Rassak abba", et peut-être aujourd'hui encore avec le retour du mort-vivant,son frère Boutelika, pour refaire pencher la balance en fonction de ses choix. Toutes ces incertitudes n’empêchent pas la classe politique algérienne de s’animer et les feuilletons du FLN et du RND de se poursuivre dans une série de péripéties qui ne donnent aucune indication sur l’épilogue des crises qui secouent depuis de longs mois ces deux partis qui, il ne faut pas l’oublier, constituent l’essentiel de la majorité qui s'impose de gouverner le pays et dont les algériens attendent certainement qu’ils jouent un rôle de premier plan dans la course à la présidentielle en 2014.
Au FLN, après Abdelaziz Belkhadem, c’est la tête de Abderrahmane Belayat, un Chabat algérien, qui est en jeu. Le bureau politique du FLN a isolé Abderahmane Belayat, qu’il avait pourtant désigné il y a quelques mois comme coordinateur de cette instance exécutive. Belayat avait tout du maître du jeu après l’éviction d’Abdelaziz Belkhadem par le comité central le 31 janvier dernier. Mais il a dépassé la ligne rouge de ce parti en interférant dans les questions qui concernent le groupe parlementaire FLN et a donné le prétexte à ses détracteurs pour l’enlever. Ses adversaires acharnés sont les mêmes que ceux qui sont venus à bout de l’ex-secrétaire général après un «siège» qui a duré de longs mois, c’est-à-dire les membres FLN du gouvernement. Le FLN qui entrera dans la bataille électorale de ces présidentielles est en train d’être préparé cet été, et tout indique que Belayat n’en sera pas le maître à bord, en tout cas pas le seul maître. Mais il est encore trop tôt pour savoir qui prendra la tête du FLN, ce parti qui grogne encore de vieilles hyènes de l'ALNA(Armée de Libération Algérienne) et quelle sera l’inclinaison de ce parti dans la course à la prochaine présidentielle algérienne.
Il y a comme un flou artistique entretenu autour des événements qui secouent l’ancien parti unique du pouvoir algérien. Idem au RND, où le calme plat cache une tempête qui risque d’emporter ce parti, né avec les moustaches, les algériens ne l’oublient pas. Ouyahia a-t-il dit son dernier mot en quittant la tête du parti ? Il n’est pas exclu qu’en sous-main il continue à provoquer au moins des frémissements au sein du RND, un parti sans ancrage réel, si le compare au FLN, et réputé plein d’opportunistes qui, par nature, sont prêts à abandonner le navire sans attendre de vérifier qu’il est bien en perdition. La classe politique algérienne réserve bien aux algériens des surprises encore.
Qu'attendent-il donc ces algérien?..Pour la première fois depuis plus d'une décennie, le président Bouteflika n'a pas fait l’évènement auprès du peuple algérien ni dans les milieux médiatique et politique, à son retour au pays sur un fauteuil roulant, après une absence qui a duré 82 jours. Est-ce le signe que ces milieux se sont rendu compte que l'homme n’est plus en mesure de briguer un quatrième mandat ? Un mandat pour lequel le sollicitent les hypocrites et les opportunistes algériens qui ont tiré profit de son règne et qui veulent continuer à piller et à voler avec la mafia officielle qui entoure le Président et qui a rapiné les richesses du pays, tué les talents et les compétences algériens et gâché la vie politique au pays en général.
Aujourd’hui tout le monde est conscient que l'Algérie s’apprête à vivre une ère nouvelle. Une ère que tout un chacun attend afin de se positionner sans pouvoir contribuer à son façonnage, que ce soient les personnalités, les partis politiques, les associations ou les pseudo institutions …La vie politique et sociale s’est arrêtée depuis la maladie de Bouteflika. Et elle semble paralysée encore ou atteinte d’un mal chronique avec son retour au pays qui fin aux abois de ceux qui demandent l'application de l'article 88 de la constitution algérienne!, prévoyant le cas de vacance du poste présidentiel.
Dans ce contexte, personne ne sait où vont les choses à sept mois de la prochaine présidentielle. Le plus étrange est que nul ne peut influencer ou prédire l'avenir en Algérie. Même les candidats potentiels à la présidentielle hésitent, temporisent et attendent de connaitre la suite des événements. Ils attendent de savoir s’ils peuvent se présenter ou soutenir un candidat de consensus. Dans ce cas précis, qui sera t-il ? Quand va-t-on divulguer son identité ? Bouteflika contribuera t-il à ce choix? Certainement oui, il choisira minutieusement son héritier qui s'en chargera confortablement de son enterrement au cimetière "El Aâlya" d'Alger, à coté de son parrain, le maudit Boukharrouba et les autres accompagnants ingrats..
Cette attente ne se limite pas aux observateurs étrangers de la scène politique algérienne et aux candidats potentiels au prochain rendez-vous électoral. Elle touche aussi les deux partis de la majorité qui n’ont toujours pas tenu leurs congrès pour élire leurs secrétaires généraux, car ils n’ont pas le pouvoir de décision et attendent un signe de Said Boutef, le frère gâté du Président. Un homme dont l’influence a baissé au cours des derniers mois, et ne lui obéissent plus que ceux qui s’exécutaient et appliquaient ses théories et ses choix régionalistes et d’exclusion, surtout ceux de l’exécutif, les adeptes du Royaume de Tlemcen, fondés sur la loyauté envers les hommes et non sur la fidélité à l'Algérie en tant que partie de tous les algériens.
Les autres partis politiques, quant à eux, se retrouvent impuissants et épuisés par les réformes mirages d'Old Kablia, le ministre de l'intérieur et du colonel Nour Eddine Yazid Zerhouni, les hommes fidèles du palais d'ElMoradia qui manipule les ficelles en coulisses, les coups bas et les divisions avec les mêmes scénarios qui se répètent à chaque élection. Comme les autres, ils attendent de connaitre la suite que prendront les événements, sans pouvoir décider ni influencer le cours des choses.
Les soi-disant élite et personnalités nationales n’existent plus sur la scène politique et sociale. Elles sont habitées par la peur et la cupidité, parce que la mafia qui entoure le Président et les connards de la caserne Daly Brahim (DRS) ont pris l’Algérie en otage, humilié les hommes, malmené les compétences et porté atteinte aux symboles de l’Etat algérien. Ainsi, les algériens n'entendent plus que les voix des hypocrites qui ne veulent pas du changement, afin de continuer à tirer profit du statu quo et à piller les richesses du pays dans l’impunité la plus totale.
Ces intellectuels faussaires qui aiment tant la clandestinité..Ils sont nombreux en Algérie. Ce sont de véritables bataillons qui écument la société. La majorité d’entre eux ne sait ni lire ni écrire. Pour tromper le public, ils recourent à la spécialité qu’ils maitrisent le plus : le mensonge. Ils inventent des histoires tout en se retranchant dans une clandestinité hautement psychanalysable. Tout le temps dans les cercles du pouvoir ou dans sa périphérie immédiate, ils voient partout des gens qui les espionnent, qui les persécutent. A force d’accuser tout le monde, ils se sont auto convaincus de leurs délires et instaurer un climat de suspicion et de paranoïa à tous les niveaux de la société. En un mot, ce sont de véritables paysagistes décorateurs (pour ne pas recourir au mot schizophrène qui convient le mieux) qui fabriquent de la fausse monnaie intellectuelle et politique pour ne pas se découvrir.
Les algériens, les plus curieux n'ont jamais vu Assia Jebar, Mouloud Mammeri, Kateb Yacine, Mohamed Dib qui pourtant donnaient du fil à retordre au régime, fuir la conversation, fermer les portes de leurs domiciles ou se retrancher dans la clandestinité, alors que le système politique en place favorisait la paranoïa…Bien au contraire, ils partaient à la rencontre de tout le monde. Les maisons de Kateb Yacine et de Mouloud Mammeri au centre familial de Ben Aknoun et à El Biar étaient des lieux de pèlerinages pour tous les étudiants et universitaires algériens assoiffés de se sourcer à la vraie culture algérienne et maghrébine.
Certains parmi ces faussaires qui jouent aux élites persécutées par la police politique du DRS sont en réalité le prolongement naturel du pouvoir, alors que les autres sans le savoir peut être sont les instruments inconscients de l’ordre établi. Ils n'ont pas vu aussi ou entendu Addi Lahouari, Daho Jerbal, Med Harbi, Med Samraoui… se plaindre de la persécution alors que Dieu seul sait combien le pouvoir les méprise.
Mais peut-il en être autrement lorsque la société crédule à l’infini n’a plus aucun repère intellectuel et culturel ? Les accusations imbéciles, le mensonge sont devenues la marque de fabrique des nouveaux intellectuels algériens. Ces « faussaires » qui n’ont jamais produit le moindre travail intellectuel ou politique, assènent sans aucun scrupule des contrevérités pour défendre telle ou telle cause. Ce sont de vrais intouchables. Quoi qu’ils racontent, on les respecte et personne n’ose les contre dire en Algérie. On les accueille labàs à bras ouverts dans la presse, dans les partis politiques, dans les associations ou ils jouent au coq du village.
Si bien qu’aujourd’hui il suffit juste de jouer à la victime du régime et lancer quelques accusations contre les électrons libres qui empoisonnent la vie du régime autoritaire algérien pour devenir une star intellectuelle courtisée par tout le monde.
Au général Toufik "Rab Dzayer¹" : Je sais que les curieux algériens qui auront l'occasion de visiter le blog et lire cette modeste intervention, vont par impulsion, poser sûrement la question : Que dites-vous du cas du Maroc dans tout ça..?, je leur répondrai sincèrement, que le "Maroc", comme tous les pays du monde, n'est pas épargné, il est contaminé par la nature et souffre aussi de ce fléau de corruption, mais pas au degré flagrant que connait l'Algérie. Nous Marocains, et si j'emploie le " Nous", c'est grâce à la clairvoyance de Sidna et à la crédibilité politique du pouvoir Marocain, que dans le cadre de la démocratisation et de la consolidation des institutions dans notre pays, nous avons instauré un moyen de lutte pour remédier systématiquement à la situation. Il y en a «Instance-Boudrar», organe indépendant, qui s'en charge de laver le linge, faire le ménage.. et c'est notre cuisine, dont l’accès est interdit aux mauvais esprits et à l'ingratitude Algérienne./.
Faisant ce que les algériens n'osent faire, la rédaction du blog a le plaisir d'adresser malheureusement en leur nom, à ce "Dieu de l’Algérie" la lettre ouverte suivante ? dont ci-aprés la teneur. C'est pour la première fois qu'un simple Marocain ose s'adresser à un autre Marocain hors frontière, converti par la nature en "Algérien-Dieu de l'Algérie!". C'est ainsi que les pauvres algériens le nomment. Il fait partie des Marocains ayant gouverné et qui gouvernent encore l'Algérie, malgré le sale "Nez algérien" qui, disant ne sent que la pourriture. Je m'adresse à celui qui nie ses racines d'origine et ne veut pas entendre qu'il est Marocain, originaire d'un petit patelin dit «Ahfir» situé à quelques kilomètres au nord de la ville Marocaine Oujda, ce n'est pas moi qui le dit..il y a encore quelques vieux Zenasseni-Oujdi qui connaissent son appartenance Marocaine et la confirment dans les terrasses de café et dans les salons privés.
««Ce n’est pas à vos collaborateurs que je m’adresse, mais à vous, patron depuis septembre 1990 du tout puissant DRS (Département du renseignement et de la sécurité), Rab Dzayer, le «Dieu de l’Algérie». N’est-ce pas ainsi que vous vous êtes présenté aux algériens un jour de 1999, dans les circonstances que vous savez? Selon l’adage populaire, «mieux vaut s’adresser au Bon Dieu qu’à ses saints» ; ce que je fais aujourd’hui. Vu que vous êtes en mesure de décider et d imposer ce que bon vous semble à toute l’Algérie, à tous ses hommes et ses femmes et notamment à toutes ses autorités civiles, militaires, politiques et juridiques, je suis convaincu que vous accorderez des réponses et une suite positives aux questions et requêtes que je m’en vais vous présenter.
Les algériens ont appris que, le 10 février 2013, le parquet d’Alger a décidé de lancer une nouvelle enquête sur les affaires de corruption au sein de l’entreprise nationale des hydrocarbures, un dossier qu’il a intitulé «Sonatrach 2». Afin de donner l’impression qu’ils étaient à l’écoute de l’opinion publique et ne pas reconnaître qu’ils se sont en réalité trouvés à la traine de leurs collègues italiens, les magistrats algériens ont indiqué dans leur communiqué officiel qu’ils avaient déclenché cette enquête suite aux informations rapportées par la presse nationale. Laquelle n’a fait que reprendre, comme vous le savez, les décisions du parquet de Milan telles que diffusées par les médias italiens. Mais la vérité, nous Algériens, la connaissons : nos magistrats étaient en fait dans l’attente d’instructions de votre part afin d’agir ou d’ignorer la tempête médiatique de ces derniers jours. S’ils ont déclenché cette nouvelle enquête c’est que vous, Rab Dzayer, avez donné votre feu vert.
Est-ce un feu net, éclatant et permanent que vous avez donné ou est-il furtif, délavé et clignotant ? Est-ce que les magistrats en charge de l’affaire pourront lancer toutes les investigations nécessaires, les approfondir aussi loin que l’exige la connaissance de la vérité, procéder aux perquisitions adéquates, faire défiler devant les enquêteurs puis à la barre toute personne impliquée de près ou de loin dans ce dossier ? En un mot, pourront-ils agir uniquement en fonction de ce que leur dicte leur conscience, ou devront-ils solliciter à chaque étape de la procédure un nouveau feu vert de votre part ? Allons-nous voir ainsi se relayer dans le bureau du juge d’instruction pour être auditionnés, avant d’être éventuellement inculpés, puis – qui sait – peut-être même condamnés, les nommés Chakib Khelil, Farid Bejaoui, Mohamed Bejaoui, Réda Hemche, Pierre Falcone, Samyr Ouraïed et Tutti quanti ? Comme vous le savez, certaines parmi ces personnes ont agi en qualité d’intermédiaires au profit de commanditaires invisibles aux yeux du commun des mortels, mais que vous, en tant que Dieu de l’Algérie, connaissez parfaitement. Alors est-ce trop rêver qu’imaginer que certains de vos collègues généraux ou généraux-majors, certains ministres, certains hommes d’affaires véreux, certaines personnes qui évoluent dans la coupole dont vous êtes le point culminant ainsi que certains membres d’une certaine fratrie seront également déférés devant la justice ?
Verra-t-on aussi les corrupteurs italiens, chinois, français ou canadiens – la liste est loin d’être exhaustive – être entendus par le juge d’instruction en charge de l’affaire ou répondre de leurs actes dans le cadre de commissions rogatoires ? Ou alors, est-ce que, comme d’habitude, seul le «menu fretin» fera l’objet de la nouvelle procédure ? Les Italiens, eux, n’ont pas hésité : c’est à un énorme déballage qu’ils viennent de procéder ; ce qu’ils ont découvert et révélé n’est d’ailleurs que la partie visible de l’iceberg. Ils se sont aussi attaqués aux plus hauts responsables Italiens, qui sont dans leur pays de puissantes personnalités politiques, à l’inverse des managers de la Sonatrach, PDG inclus, qui ne sont que des technocrates au service des gens du pouvoir réel, dont vous-même. Alors, allez-vous faire comme les Italiens ? Ou faudra-t-il que les algériens restent à l’écoute des nouvelles en provenance du parquet de Milan pour connaître la triste réalité de votre pays, pour découvrir comment certaines personnes que vous connaissez parfaitement, des personnes que vous avez souvent côtoyées lors de votre longue carrière professionnelle, se sont gavées de millions de dollars et d’euros piochés dans la rente pétrolière de l’Algérie ? Et ce avec votre accord tacite, si ce n’est avec votre bénédiction. Savez-vous quels sont les trois termes qu’utilisent les milieux d’affaires et financiers à travers le monde pour qualifier l’Algérie ? Corruption, incompétence et banditisme. Dieu soit loué, pas le cas de notre cher Royaume Chérifien du Maroc qui progresse vraiment, à pas sûrs vers un avenir prospère sous la conduite éclairée de Sidna allah inossrou.
Corruption, bien sûr, puisque l’Algérie est en 105e position sur 176 pays au classement de la «Transparency International». Corruption, bien sûr, qui s’est généralisée depuis une bonne trentaine d’années. Et, depuis 1999 tout particulièrement, vous avez, avec la complicité de votre marionnette Abdelaziz Bouteflika, votre président – je dis votre président car c’est vous et vos collègues généraux qui l’avez choisi, importé de son désert et imposé au peuple algérien – fait de l’Algérie un pays de Cocagne pour une certaine caste dont vous avez couvert les agissements, si ce n’est poussée à l’action. Vous deux n’avez cessé, depuis 1999, de vous disputer le pouvoir ; lui essayant d’être autre chose qu’un «trois quarts de président» et vous lui fixant des lignes rouges à ne pas dépasser, le tout avec des conséquences souvent sanglantes pour le peuple algérien opprimé. Vous avez fait de la gestion des affaires du pays un terrain de jeu privé dans lequel seuls peuvent intervenir le couple infernal que vous constituez et vos deux clans. Le destin du pays a été et continue d’être pour vous deux une partie d’échecs au cours de laquelle vous essayez, chacun de son côté, d’avancer vos pions, de marquer des points contre l’autre, sans qu’aucun des deux ne réussisse d’ailleurs à mettre l’autre échec et mat.
Ce que vous recherchez au travers de cette lutte feutrée, invisible pour l’œil non averti mais néanmoins féroce, c’est bien entendu affirmer votre suprématie, mais aussi et surtout faire main basse sur les richesses de l’Algérie après avoir liquidé vos pairs-adversaire généraux corrompus : un objectif que, malgré les bisbilles entre vous, vous partagez dans une indéfectible solidarité. Dans chacun des deux clans, vos affidés respectifs, mettant à profit la garantie d’impunité que vous leur assurez, se sont remplis les poches, ont garni au maximum leurs comptes en banque dans les paradis fiscaux –mais pas uniquement–, acquis des résidences somptueuses, dans les quartiers parisiens les plus chics notamment, des haciendas en Amérique latine, des palais à Abu Dhabi ou Dubaï, offert à leurs progénitures des voitures de luxe du dernier modèle qu’elles ont exhibées avec indécence dans les rues d’Alger pendant que d’autres ramassaient dans les décharges publiques de quoi se nourrir et nourrir leurs enfants,c'est pas nous Marocains qui le disent, mais vos médias en témoignent. Nombre de vos supporters ont également couvert leurs maîtresses de bijoux, les ont habillées chez les grands couturiers et leur ont fait profiter de billets d’avion de première classe qu’ils n’ont même pas payés : ce sont des VIP (Voyageur Internes Privé), à qui vous offrez ce genre de babioles!
D’où tiennent-ils tout cet argent ? D’abord des commissions perçues de la part des firmes étrangères qui ont su trouver dans vos soutiens respectifs le bon filon leur garantissant des contrats mirobolants en Algérie. Mais aussi des opérations d’import-import que les algériens ont vu fleurir ces vingt dernières années, des monopoles d’importation que certains –vous les connaissez parfaitement– se sont auto-attribués, des montages frauduleux de crédits bancaires bidon devenus une spécialité algérienne, des «arrangements» douaniers pour de fausses importations ou exportations…
Et j’en passe, tant est large l’éventail d’opérations frauduleuses apparues dans les années 1980 et généralisées depuis l'arrivée de Bouteflika au pouvoir en 1999, et tant a été fertile l’imagination des membres de vos deux clans pour se créer des niches desquelles ils pouvaient extraire le maximum de profits. Abdelaziz Bouteflika et vous-même saviez tout cela, mais vous avez laissé faire. Selon votre logique, vous déteniez ainsi des dossiers compromettants sur le clan adverse, des dossiers que vous dévoileriez le jour où il sera nécessaire de mettre ceux d’en face dans l’embarras : les affaires de corruption, par exemple, qui ont éclaté en 2006 en Algérie et dans lesquelles des millions de dollars ont été détournés par certaines de vos connaissances, mais aussi par des corrupteurs américains, en est l’exemple type.
Pour votre grand bonheur, la rente pétrolière a été gonflée par les prix élevés du pétrole ces vingt dernières années et a donc permis le déroulement sans anicroche de tous ces micmacs. Quant à Abdelaziz Bouteflika et vous-même, cette rente vous a permis d’acheter des consciences, des soutiens à l’intérieur et à l’extérieur de l’Algérie pour appuyer votre bâtard RASD et faire préoccuper l'opinion algérienne par cette création qui n'est pas la sienne, de financer des parties et des partis étrangers et donc de renforcer et pérenniser votre pouvoir, jusqu’à devenir, en ce qui vous concerne, Rab Dzayer, comme disent vos concitoyens.
Incompétence est l’autre terme utilisé par les milieux d’affaires étrangers pour caractériser l’Algérie. Ils savent bien entendu que tous les Algériens ne sont pas incompétents, tandis que l’énorme majorité de ceux avec lesquels ils traitent le sont. Comment expliquer une telle bizarrerie ? Ces cadres algériens qu’ils rencontrent, avec lesquels ils discutent affaires, ont été choisis et placés aux postes de responsabilité qu’ils occupent par vous deux. Or, le critère fondamental que vous retenez pour le choix, c’est d’abord et avant tout l’obéissance au chef du clan, pas la compétence. Dans votre microcosme, seuls les opportunistes peuvent réussir. Il n’est qu’à voir pour s’en convaincre l’obséquiosité et la servilité dont font preuve certaines personnes de votre entourage. Ces béni-oui-oui oui vous aideront d’ailleurs dans la marginalisation des compétents, car ceux-ci pourraient leur faire de l’ombre.
On dit enfin banditisme –quel terme horrible– à l'étranger quand on parle de l’Algérie dans les cercles des investisseurs potentiels. Banditisme, bien sûr, puisque avant même de se rendre à Alger, les hommes d’affaires étrangers auront été approchés et conditionnés par les «agents» du parrain algérien «en charge du dossier», qui leur signifieront les termes du «contrat». Pas celui concernant le projet lui-même, mais celui relatif au montant de la dime, de la commission à verser, le compte auquel se fera le versement, etc. Et Dieu sait s’ils sont voraces ces parrains algériens qui exigent des pourcentages nettement supérieurs aux «moyennes communément admises en la matière». Cette commission, sera incluse dans le montant global de l’affaire, sans être pour autant déduite du profit de la firme bénéficiaire du contrat ; elle ne la dérange donc pas particulièrement. Mais cette avidité au gain, cette voracité amènent ces milieux à parler de banditisme.
Alors vous, homme fort de cette pauvre Algérie, êtes-vous disposé aujourd’hui à effacer ces tâches infamantes qui salissent l’image de votre pays ? Les Dieux peuvent tout faire. Vous en avez-vous-même donné la preuve en d’innombrables occasions. Saurez-vous pour une fois mettre le holà à ce genre de comportement ? Serez-vous plus perspicace, plus efficace que les Italiens qui annoncent 200 millions d’euros de pots-de-vin ? Sur une série de contrats d’un montant global de 11 milliards, les 200 millions de commissions annoncés représentent moins de 2 %. Un seul commentaire : ridicule! »»c’est ce que je crois. Bonne lecture.(A suivre).