France-Algérie : Qu'est-ce-que veut dire le mot "Harki" pour les Algériens?
Le sergent Mahssass au tricolor
Les harkis, qui étaient-ils ? Quand les Algériens s'insultent ou veulent humilier quelqu'un d'entre eux, ils le désignaient d'Ould L'harki, ou Ould L'Gomi! Qu'est-ce-que les Algériens veulent dire par-là? et que signifient-ils ces termes en général ? Mes lecteurs le sauront peut-être par cette intervention, malgré la modestie de mon bagage en l'objet.!
A travers les temps, jusqu'aux époques très lointaines, de Chevaliers et Guerriers d'autrefois, quand il n'y avaient pas d'armements sophistiqués ni nucléaire que possède le monde d'aujourd'hui. "L'harka" était pour les tribus, un terme de noblesse, constitué autour d'un groupe de huit à dix chevaliers dépêchés, soit pour prospecter autour d'un sujet précis, ou explorer des terres de transhumance, soit en renfort d'appui aux guerriers, de telle ou telle tribu, contre l'ennemi.
Quant au mot Gomi,(sans i) ça vient de trois mots : Groupement d'Outre-Mer, d'où venaient les citadins et sédentaires issus des colonies Françaises à travers le monde, engagés par l'armée Française durant la deuxième guerre mondiale 1939/1944 pour renforcer ses unités en Europe et en Indochine.
La défaite Française à la bataille d'enfer "Dien Bien Phu 1954" au Viêt Nam en témoigne l'acharnement, auquel les Marocains et les Sénégalais ont pris part de façon victorieuse, ils auraient été même les meilleurs et brillants recrues. Quant à ceux de l'Algérie Française, ceux qu'on appelait hier les Français musulmans (les Algériens d'aujourd'hui) craignaient la mort et y ont été toujours des lâches, peureux, restés derrière les pelotons.("جبناء او بالعامية شمايت")
Le terme harka (mot arabe signifiant "mouvement") désignait les unités supplétives formées à l’échelon des quartiers et de villages en Algérie Française constituant des groupes civils d’autodéfense équipés d’armements défensifs, parfois promus «commandos de chasses et de dissuasion».
Pour l’état-major de l'armée française, tirant les leçons de la guerre d’Indochine, il s’agissait d’essayer de tenir le terrain en s’attirant le soutien et la collaboration des populations locales contre l’insurrection de ses sujets d'Algérie.
Outre les harkis, des forces parallèles engagées aux côtés des troupes française comprenaient des groupes de Gomis, de Mokhaznis (terme Marocain) placés sous les ordres des chefs des sections spécialisés, ainsi que des unités civiles bénévoles chargées de protéger certains édifices et de veiller à l’ordre public, devenant «Groupes Mobiles de Protection Rurale» (GMPR) assimilés aux CRS de la métropole Française.
Les harkis étaient des mercenaires payés pour faire un "sale!" boulot contre l'armée de Libération Algérienne, si on croit la croyance excessive des Algériens. Et c'est la réponse, qu'on peut donner en quelque sorte, à l’entête du présent article et aux lecteurs qui s'interrogeaient sur l'origine de l'épellation "harki?".
L'harka d'un autre sens, était un ensemble d'indigènes engagés à la dernière minute de la guerre d'Algérie dans les années cinquante par l'armée Française, aux côtés de laquelle ils formaient une catégorie de soldats irréguliers, supplétifs autochtones.
En France la population désignée aujourd'hui comme "harkie" ou "Français musulmans" correspond à l'ensemble des Algériens rapatriés qui se sont battus du côté de la France, ainsi qu'à leurs descendants, soit une population évaluée à environ 400 milles personnes.
Le nom harka est l'équivalent similaire, du nom « pieds-noirs » qui désigne les Français originaires d'Algérie et, par extension, les Français d'ascendance européenne installés en Afrique française du Nord jusqu'àux indépendances, c'est-à-dire jusqu'en mars 1956 pour les protectorats français de Tunisie et du Maroc, jusqu'en juillet 1962 pour l'Algérie, et au-delà.
Originellement, les "harkis" étaient les hommes servant à partir de 1956 dans une unité d'auxiliaires Français de statut civil, rattachée à une unité militaire française en Algérie. Le terme s'est ensuite appliqué par extension à l'ensemble des supplétifs. Leur nombre total a approché les 160 milles hommes en 1959 et culminé autour de 180 milles hommes à la fin de 1960, avant d'être convoyés aux camps devant les accueillir dans des départements en France.
Les motivations des harkis furent diverses : ils peuvent selon les cas avoir été guidés par l'attrait de la solde, par le désir de vengeance contre les violences commises par le FLNA (Front de libération Algérienne), par le souci de protéger leurs biens et leurs familles, ou bien encore par patriotisme français.
L'armée française les avait recrutés dans le but de l'aider dans sa lutte contre les fellaga, terme Français pour designer les (rébellion Algérienne de l'époque) et aussi de montrer la faible représentativité de ces derniers. 5000 de ces engagés trouvèrent la mort au combat ou furent portés disparus durant les accrochages avec l'Armée sauvage dite de libération Algérienne.
Signés le 18 mars 1962, les fâcheux accords d'Evian, qui mirent fin à la guerre d'Algérie, ne prévirent pas de disposition particulière pour les harkis ayant servi sous le drapeau français, ni pour leurs familles. En outre, le gouvernement français, alors essentiellement préoccupé par le retour désordonné des Français d'Algérie, n'organisa pas de repli de ces combattants en France.
Louis Joxe, ministre d'État aux Affaires algériennes à l'époque, va même, jusqu'à menacer de sanctions les officiers,par mis lesquels, dit-on, se trouvait un certain Jean Marie le Pen, qui ont commencé à organiser le rapatriement de harkis et prévoit le renvoi en Algérie des supplétifs déjà débarqués en France. Pourtant, entre juin et septembre 1962, 48 625 harkis arrivèrent sur le sol français. En tout, de 15 à 20 milles familles s'établissaient en France de 1962 à 1968. L'écrasante majorité est ainsi restée à son sort en Algérie.
Nombreux sont ceux qui, à partir de juillet 1962 date de la proclamation de l'indépendance de l'Algérie sont massacrés par le FLN car considérés comme traîtres. Des dizaines de milliers de harkis ont été tués, sans qu'il soit possible de donner un bilan exact : le nombre des victimes est estimé entre 10 et 15 milles.
Ces assassinats furent perpétrés jusqu'en 1966 par le pouvoir du maudit Houari Boukharouba que la malédiction divine soit sur lui. Les harkis qui ont, eux, quitté l'Algérie et se sont réfugiés en France en 1962 ont d'abord transité par les camps du sud de la France. Puis, à la fin de l'année, ils ont été déplacés vers des camps préparés à leur égard au centre de France. Des hameaux forestiers et des cités urbaines à la périphérie des villes ont ensuite été créés pour les reclasser et recaser dans la vie normale.
L'insertion des harkis en France s'est avérée difficile. Ils ont fréquemment vécu dans des conditions délicates et ont connu un taux de chômage élevé. A plusieurs reprises, les harkis ont ainsi exprimé leur mécontentement. Par exemple, à l'été 1975, des résidents de camps, je me rappelle pas les noms, se sont révoltés, de même que des enfants de harkis en 1991, ou des harkis en 1997. Leurs revendications ont en partie reçu satisfaction.
Des mesures ont été prises pour favoriser leur intégration et disperser leurs communautés, telles que la suppression des camps et des hameaux forestiers. En outre, la France a tardivement reconnu sa dette envers les harkis et sa responsabilité dans leur tragédie. Un timbre seulement a par exemple été édité en leur hommage en 1989. .
Un bref reportage diffusé par le journal télévisé régional de Marseille de l'ORTF le 23 juin 1962 rend compte du transit de harkis et de leurs familles à Marseille, en provenance d'Alger. J'ai pas eu l'occasion de regarder ce reportage. Mais j'ai entendu un des journalistes qui l'ont réalisé parlait longuement sur la tragédie des Harkis sur les ondes de la RMC (Radio Monté Carlo).Il expliquait, entre autres, avec précision ce qu'il a vécu durant la réalisation en martelant :.
"On ne les voit pas débarquer du porte-avions La Fayette : comme ils sont arrivés dans une enceinte militaire, il n'a sans doute pas dû être possible de les filmer. Du reste, le journaliste laisse entendre qu'il a été difficile de réaliser ce reportage en raison d'un certain nombre de précautions" prises par l'armée. Il ne précise toutefois absolument pas quelles ont été ces précautions et dans quel but elles ont été adoptées. Elles l'ont été très certainement pour protéger les harkis.
En fait, ce sujet passe sous silence de nombreux aspects de la situation des harkis. Il ne replace tout d'abord pas leur arrivée en France dans son contexte, à savoir le départ des Français d'Algérie et le référendum sur l'indépendance prévu en Algérie une grosse semaine plus tard, le 1er juillet 1962.
De même, il ne dit mot sur les raisons qui les ont conduits à quitter l'Algérie. Bien que le reportage de l'ORTF montrait de nombreuses fois à l'écran les harkis et leur famille, et plus particulièrement les enfants, il ne fait pas ressentir le poids du déchirement que doit représenter le départ de leur pays natal.
Enfin, le journaliste mentionne rapidement leur future installation dans les camps qui sont leur réservés, sans expliquer de quoi il s'agit précisément. Ainsi, si ce sujet a le mérite de s'intéresser aux harkis et d'attirer sur eux l'attention des téléspectateurs français en juin 1962, il s'avèrait complètement muet sur la réalité de leur situation et notamment sur le poids de leur exil en France.
Les harkis étaient ces supplétifs de l’armée française qui avaient choisi de se battre avec elle contre les rebelles algériens. A la fin de la guerre, la France les a abandonnés. En Algérie, ils furent l’objet de massacres, les familles des combattants n’étant pas épargnées. Ceux qui avaient gagné la France furent traités en parias, abandonnés dans des sortes de camps d’internement, sans le moindre soutien économique ou social. Ils ont été marginalisés, frappés d’ostracisme, victimes du racisme, comme si la France les reniait, en avait honte, après les avoir utilisés disait-il ce journaliste.
Tout aussi colonial est le parcage des "harkis", longtemps après 1962, dans des camps éloignés des villes, et leur soumission à une autorité héritée des anciens rouages. Il en est résulté cette fabrication, sans précédent non plus, d’une sorte d’ethnie enfermée dans son origine et reproduite jusqu’à la troisième génération, voire, si l’on n’y met pas fin, à la quatrième qui pousse de force dans les HLM et les banlieues des grandes villes de France !
De nombreux Français ont répondu récemment au président François Hollande qui a évoqué, dans un discours prononcé, un «massacre» des harkis en Algérie après l’indépendance. Ces Franco-Algériens, parait il, ont rappelé, sur les ondes de Radio Monte-Carlo, les trahisons et les cruautés infligées par des harkis aux Algériens que. «Les harkis étaient payés pour faire le sale boulot», tandis qu’un autre auditeur a estimé qu’«un mercenaire n'a pas à être indemnisé et encore moins honoré». Sans compter les nombreux commentaires sur les réseaux sociaux..
Les responsables politiques et les médias français dominants ont voulu inverser l’histoire en mettant en avant un supposé massacre collectif de cette catégorie d’Algériens qui a choisi le camp de la France coloniale durant la guerre de Libération d'Algérie et en couvrant les crimes abjects commis par ces supplétifs de l’armée française entre 1954 et 1962.
Pourtant, de nombreux témoignages d’officiers de l’Armée de libération Algérienne (ALA) ont affirmé que des ordres avaient été donnés par les autorités officielles, à l’époque, aux fins de cantonner les harkis et les empêcher ainsi de circuler librement pour éviter les représailles des populations qui avaient subi leur sauvagerie sous les ordres de généraux français coupables de crimes de guerre et de graves violations des traités internationaux sans qu’ils aient jamais été inquiétés.
François Hollande a fait porter la responsabilité de «l’abandon des harkis», des massacres de ceux restés en Algérie et des conditions d’accueil inhumaines de ceux transférés en France, aux gouvernements français successifs, affirmant que «la France a manqué à sa promesse» et a «tourné le dos à des familles qui étaient pourtant françaises».
Après les accords d’Evian, le 18 mars 1962, une bonne partie des harkis ont été abandonnés en Algérie, selon l’avis des historiens. D’autres ont été accueillis en France. Pour certains, c’étaient des héros de la guerre. Pour d’autres des «sous-hommes». Mais leur nombre fait leur «force» en France, car avec leurs descendants, leur communauté est estimée à trois millions de personnes aujourd'hui selon des sources officielles Françaises.
Les harkis, quarante ans d’oubli..400 000 personnes. Les populations désignées aujourd’hui comme " harkis" ou " Français musulmans " correspondent à l’ensemble des musulmans rapatriés qui se sont battus du côté de la France pendant la guerre d’Algérie, ainsi qu’à leurs descendants, soit une population évaluée à environ 400 000 personnes.
Des supplétifs pro-Français. Pendant la guerre d’Algérie, l’armée française comptait des appelés et des engagés d'origine Algérienne; elle a aussi recruté des supplétifs sous contrat mensuel sans statut militaire. Certains étaient rétribués de façon modique comme les harkis, les mokhaznis comme policiers et les groupes mobiles de sécurité (assimilés aux CRS).
D’autres étaient bénévoles, comme les hommes des groupes d’autodéfense formés dans les villages de l'Algérie Française En mars 1962, la France évaluait à 263 000 le nombre total de musulmans pro-Français menacés, nombre incluant 50 000 élus, anciens combattants et fonctionnaires ayant servi sous le drapeau tricolore.
Des motivations multiples. Souvent présenté comme un choix patriotique, l’engagement des harkis, paysans illettrés pour la plupart, obéissait à des motivations multiples : pression des notables et de l’armée française, attachement à l’ordre, sévices du FLN, rivalités villageoises et volonté de vengeance, besoin alimentaire ou option politique.
Abandonnés en 1962. Les accords d’Evian, qui scellent l’indépendance de l’Algérie, ne prévoient aucune protection à l’égard des harkis. Souvent regroupés dans des camps ou des " hameaux forestiers " isolés, les harkis rescapés ont vécu avec leurs familles dans des conditions précaires qui ont perpétué leur exclusion, avec un taux de chômage très élevé parmi leurs enfants.
L’indemnisation. A chaque mouvement de révolte des enfants de harkis, depuis 1975, les gouvernements ont répondu en commandant des rapports, mais l’indemnisation, engagée dans les années 1970 pour les pieds-noirs, n’a été instaurée qu’en 1994 dans une loi qui exprime la " reconnaissance " de la République française " pour les sacrifices (...) consentis ".
Ce texte, silencieux sur les responsabilités politiques, a alloué à 15 000 familles une allocation forfaitaire de 110 000 francs. En 1999, une rente viagère de 9 000 francs par an pour les harkis âgés de plus de soixante ans dotés de faibles revenus a été instaurée.
Comment étaient-ils recrutés ?..L’affirmation selon laquelle tous les harkis furent «volontaires» appelle des nuances. Le général Maurice Faivre, ancien chef de harka, fait honnêtement la part des choses : « Si l’on excepte les fonctionnaires et les militaires appelés, qui avaient la possibilité de se soustraire à l’autorité française en rejoignant la rébellion ou un pays étranger, le choix des autres Algériens résultait d’un engagement volontaire dont les motivations étaient très diverses. Il y eut, en gros, deux modes de recrutement : collectif dans les villages en autodéfense, puis individuel à partir de déserteurs du FLN ou de prisonniers «convertis», ces deux dernières catégories étant très minoritaires par rapport à la masse des engagements collectifs.
Toutes ces motivations doivent être replacées dans le contexte du rapport des forces : en 1955-1956, les succès de l’Armée de libération Algérienne favorisaient sa montée en puissance, alors que ses échecs de 1957-1960 produisirent une croissance des effectifs harkis dans le camp français, en même temps que l’hésitation des populations à prendre parti pour le FLN. » (Hommes et migrations - septembre 1990).
Combien étaient-ils ?..L’effectif des harkas proprement dites était de 28 000 hommes quand, en décembre 1958, le général Challe, devenu commandant en chef des troupes françaises, obtint l’autorisation d’en doubler le nombre. Les forces de l’ordre françaises comprenaient alors, globalement, 88 milles supplétifs Algériens.
Trois ans et demi plus tard, lors de la proclamation du cessez-le-feu, un rapport transmis à I’ONU évaluait le nombre des Algériens pro-français menacés à 263 milles hommes, soit 20 000 militaires de carrière, 40 milles militaires du contingent, 58 000 harkis, 20 milles mokhaznis, 15 milles membres combinés, 60 millesmembres de groupes civils d’autodéfense, 50 milles élus, anciens combattants, fonctionnaires.
Les accords d’Evian sont signés le 18 mars 1962. De Gaulle ayant ordonné à ses mandataires de conclure la paix rapidement et à tout prix, la France reconnaît le FLN comme représentant exclusif de la population d’ Algérie. Le chapitre II des accords, consacré à la « protection des droits et libertés des citoyens algériens de statut civil de droit commun ». n’évoque pas les Algériens pro-français qui se retrouvent sans aucune protection. Les harkis deviennent les «oubliés» de l’histoire.
En fait, dès le mois de juillet 1961, l’accession de l’Algérie à l’indépendance ne faisant plus de doute depuis l’annonce du référendum d’autodétermination, l’armée française commence à licencier et à désarmer les harkis.
Combien ont trouvé refuge en France ?..Selon les statistiques officielles, le nombre total des rapatriés d’Algérie s’élevait, en septembre 1962, à 596 884 personnes, dont 21 000 Algériens et, parmi ces derniers, 12 500 harkis.
Le 29 juin 1962, à l’Assemblée nationale Française, le ministre d’Etat chargé des affaires algériennes, Louis Joxe, confirma publiquement l’existence des directives gouvernementales tendant à limiter le rapatriement en France des harkis et de leurs familles, favorisé, clandestinement, par certains officiers et sous-officiers choqués par l’abandon des supplétifs.Le ministre des affaires algériennes assuma la responsabilité d’une note en date du 25 mai 1962, stipulant notamment : «Les supplétifs débarqués en métropole en dehors du plan général de rapatriement seront renvoyés en Algérie. Il conviendra d’éviter de donner la moindre publicité à cette mesure. Les promoteurs et les complices de rapatriements prématurés seront l’objet de sanctions appropriées ».
Combien ont été victimes de représailles ?..Les chiffres avancés sur les massacres dont furent victimes, en représailles, les harkis et autres supplétifs qui ne trouvèrent pas refuge en France varient, selon les sources, de 30 000 à 150 milles. L’un des documents les plus cités est un rapport en mai 1964 et dont l’auteur, dépositaire de nombreux témoignages, évaluait le bilan de ces tueries entre mars et décembre 1962, soit environ 100 000 morts en neuf mois.
Il n’existe ni bilan officiel ni certitudes, sinon celle que les harkis et leurs familles, coupables de « trahison » aux yeux des autres Algériens, ont été victimes d’atrocités en tout genre, avant même la proclamation de l’indépendance et jusqu’en 1964, sans que les autorités françaises n’interviennent et sans que l’opinion publique Française ou internationale ne s’en émeuve. En 1965, la Croix-Rouge Française recensait encore 13 500 anciens supplétifs incarcérés en Algérie.
Pourquoi subsiste-t-il aujourd’hui en France un «problème harki»? Pendant une dizaine d’années, à partir de l’indépendance de l’Algérie, les gouvernements successifs ont paré au plus pressé : loger dans d’anciens camps militaires ceux des anciens harkis et de leurs familles qui avaient réussi à se réfugier en France ; les nourrir, les employer. Il s’agissait, ensuite, d’aider à leur insertion sociale. Tous les secrétaires d’Etat aux rapatriés ont multiplié les promesses en ce sens, mais les structures administratives particulières créées à cet effet ont, en réalité, constitué des écrans supplémentaires, qui ont maintenu jusqu’à aujourd’hui cette communauté hors du droit commun en développant chez elle un besoin d’assistance d’autant plus vif qu’il s’enracinait dans un douloureux besoin de reconnaissance.
La France commémore chaque année la Journée nationale en hommage aux harkis, qui demandent une indemnisation et une reconnaissance officielle de la responsabilité de l’Etat pour les avoir abandonnés. « Il faut voir dans quelles conditions ils ont été torturés », raconte l’un de leurs descendants.
Il y a 50 ans finissait la guerre d’Algérie, et commençait le massacre de nombreux harkis. Ils avaient décidé de se battre aux côtés de la France, mais lorsque le conflit Franco-Algérien prit fin, 75 000 restèrent en Algérie, victimes de représailles. Depuis, quelque 60 000 ont été admis en France, logés dans des camps de fortune du sud du pays. Mais les harkis veulent un geste plus fort et la reconnaissance par la France de leur abandon.
« Au bout de 50 ans, il serait temps d’agir. Ils attendent la reconnaissance officielle de la part de la France de l’abandon et du massacre des harkis. Nicolas Sarkozy l’a dit, d’accord, mais ça n’a pas été voté, les paroles s’envolent », regrette ainsi, un fils de harki. Maintenant, nous demandons au président de la République qu’il vote, que ce soit promulgué au parlement. Le massacre des harkis, il faut voir dans quelles conditions ils ont été torturés. Au bout de 50 ans, il serait temps d’agir, faire quelque chose », demande-t-il, en accord avec l’appel des associations qui réclament le vote d’une loi sur la responsabilité de l’Etat et une nouvelle indemnisation.
Taouès Titraoui, une fille de harki et membre du collectif "Vérité et justice pour les français rapatriés", fait la lise des raisons qui justifient une telle demande «Le fait que des hommes et des femmes avec enfants aient vécu parqués pendant des années. Il y a eu la souffrance de l’exode, la peur au ventre, les massacres sur place, provoquant la souffrance psychologique .
Enfin je termine mon article sur cette communauté victime de ce qu'on appelle la guerre d'Algérie, par cette petite conclusion qui résume toute sa souffrance depuis sa naissance à l'âge de recule. Mr.Marc Laffineur, ancien secrétaire d'État Français aux anciens combattants sous Nicolas Sarkozy estime en revanche que «ce n’est pas raisonnable qu'en 1962, il y a eu des indemnisations. Aujourd’hui, ce n’est pas du tout de l’argent que demandent les harkis, mais de la reconnaissance, et bien sûr de l’aide pour la formation, de l’emploi pour leurs enfants et leurs petits-enfants, quelques fois arrières petits-enfants». Bonne lecture
Cordiablement,Chihab25