Maroc-Algérie : La bombe atomique au Sahara Marocain oriental, 2ème volet et le putsch contre le général De Gaulle..
Les putshistes d'Alger, le 27/12/1960.
Gerboise bleue..Les dispositions prises à l'époque n'ont pas suffi à empêcher l'exposition à des contaminations de personnes qui soit participaient directement aux expérimentations, soit se trouvaient dans les zones environnant les tirs. Ces mesures de sécurité n'ont, tout d'abord, pas empêché la survenue de trop nombreux incidents techniques lors de la préparation ou du déroulement des essais.
En gros, tout n'a pas été parfait. Selon les données de la Ligue Française pour la défense des droits de l'homme en Algérie Française, 24.000 civils et militaires ont été directement exposés. Un document déclassifié en 2013, et rendu public l'année suivante, signalait l'importance et la durée des retombées. Tous les indices allaient dans le même sens, l'impact sur l'environnement et les populations locales a été majeur.
Le lendemain de la première explosion, le nuage radioactif atteinaient Tamanrasset et l'Afrique centrale puis remonte vers l'Afrique de l'Ouest pour atteindre la capitale du Mali Bamako. La polémique était forte, mais les médias français et les services concernés allaient faire œuvre de contre-propagande. Deux semaines après, toujours chargé de radioactivité, il touche les côtes méditerranéennes de l'Espagne et la Sicile.
Certains radioéléments éjectés par les explosions aériennes ont pu être inhalés par les populations malgré leur dilution dans l'atmosphère. Ces éléments radioactifs sont sans aucun doute à l'origine de cancers ou de maladies cardio-vasculaires.Tout cela est aujourd'hui connu et avéré, mais il est nécessaire de pousser le récit jusqu'à l'histoire polémique de la célèbre photographie prise en 1960, publiée en dernière note, sur laquelle des silhouettes d'hommes adossés à des boisages. (est-ce-bien des cadavres se demandra-t-on ? )
Du cliché au mythe..Bien moins puissant (4 kilotonnes), le second tir du 1er avril 1960 se déroulait durant la visite officielle de Nikita Khrouchtchev en France (du 23 mars au 3 avril 1960), et les informations des journaux d'actualité annoncerent que "la France, de son côté, a voulu montrer, à Reggane, que son admission au club atomique n'était pas une question de pure forme."
Les appareils de déclenchement et de mesure sont installés dans une baraque et l'engin étaient posés sur une plate-forme au niveau du sol (pour tous les autres tests, il était placés dans un abri en haut d'une tour haute d'une centaine de mètres, puis ensuite une plus petite de cinquante mètres). L'explosion provoquait une boule de feu d'un diamètre de plus de cent mètres pour une hauteur de 280 mètres au-dessus du sol à Reggane en territoires Marocains.
Lors du troisième essai atmosphérique, tiré le 27/12/1960, on placait à nouveau plusieurs centaines d'animaux, du matériel militaire mais aussi des mannequins habillés d'uniformes (munis de capteurs à radiation selon certaines sources locales en Algérie Française) à des distances diverses autour du point zéro situé à quinze kilomètres du site de commande. Les deux essais, à deux dates différentes, étaient au cœur de l'erreur autour de la photographie, c'est pourquoi les faits sont importants.
Comme on pouvait le constater dans un journal d'actualité de l'époque, ces leurres soutenus par des barres de fer étaient assurément faits de tissus et ne pouvaient contenir des corps humains, morts ou vivants. Ce sont les mêmes mannequins que l'on retrouvait sur la photographie publiées dans un livre (donc de décembre 1960) et qui illustrait depuis les articles dénonçant l'utilisation de cobayes humains pour des tests de radioactivité... mais en plaçant les faits à avril 1960.
Mais l'image était forte, symbolique et elle renvoyait à la violence de la guerre d'Algérie et à ses années terribles. C'est pourquoi elle était régulièrement reprise. Désormais se mettait en place un récit sur l'utilisation de prisonniers algériens qui auraient été volontairement contaminés et cette image en devenait le symbole, la preuve même, le plus évident au regard de sa forme et de ce qu'elle exprimait de la violence d'une telle situation.
Personne n'allait vraiment chercher la réalité de son contexte, ni les autres images ou films concernant l'événement. Là commence l'amalgame. L'arrivée des mannequins que l'on constatait sur d'autres clichés ne semblait pas exister, personne n'a cherché ces images ou ne les a trouvées. Les archives filmées par Gaumont journal ou l'armée sont oubliées. Là aussi, personne n'a fait l'enquête jusqu'au bout.
Le 27/12/1960, le général Jean Thiry, directeur des centres d'expérimentations nucléaires, appuyait sur le bouton qui déclenchait l'explosion de la troisième bombe atomique française sur le polygone d'essais à Reggane, au Sahara Marocain oriental, au cours de l'opération nommée "Gerboise rouge". (AFP). Dans la foulée du quatrième tir, l'opération "Gerboise verte" – un essai raté puisque sa puissance ne dépassait pas 1 kilotonne, alors qu'il était initialement estimé entre 6 et 18 kilotonnes – des "exercices tactiques en ambiance nucléaire" auraient bien lieu.
Des opérations qui impliquaient une centaine de militaires : hélicoptères, blindés et fantassins munis d'équipements de protection partaient en reconnaissance en milieu contaminé. Près de deux cent soldats étaient impliqués après l'explosion dans des exercices qui les amènaient durant plusieurs heures entre 650 et 300 mètres du point zéro.
Seules des douches leur serviraient d'outil de décontamination. Le rapport sur les essais nucléaires de l'office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologies de 2001 signalait 42 contaminations de la peau parmi les personnels du champ de tir. Le scandale évident et connu était avant tout là, dans la contamination des soldats et des populations civiles environnantes lors de tous les essais, mais la polémique avec pour preuve cette image ne disparaîssait pas, bien au contraire, la fake news prenait de l'importance, circulait de site en site.
On en venait à oublier le cœur du scandale et surtout on prenait cette photographie pour une preuve, alors qu'une réelle enquête devrait être menée sur ces cobayes en pleine guerre d'Algérie. Cette question est aujourd'hui d'autant plus importante, que début 2018, le Conseil constitutionnel français est revenu sur tous les traumatismes à l'encontre des populations civiles au Sahara Marocain oriental et il a décidé que ces populations, ayant subi des dommages physiques du fait de violences liées au conflit pourront désormais prétendre à des pensions versées par la France.
Le Conseil constitutionnel Français a censuré les mots "de nationalité française" qui réservaient jusqu'alors ces avantages aux seules victimes de l'Hexagone, en invoquant le principe "d'égalité devant la loi" garanti par la Constitutionde la République Française au département Algérie française. Désormais, loa zone de Reggane au Sahara Marocain oriental pourrait s'inscrire dans un vaste questionnement sur les indemnisations possibles des populations touchées à l'époque. L'affaire était donc majeure et il faut reprendre l'enquête sur des faits prouvables.
Au sujet de prisonniers.Seuls des cadavres ont été utilisés.C'était tout naturellement que les autorités françaises en avaient toujours contesté les effets seconds de Reggane. En 2007, Jean-François Bureau, le porte-parole du ministère Français de la Défense, assure :-"Il n'y a jamais eu d'exposition délibérée des populations locales." -Il s'agit, selon lui, d'une légende entretenue par la photo d'une dépouille irradiée exposée dans un musée d'Alger. Il ajoute : -"Seuls des cadavres ont été utilisés pour évaluer les effets de la bombe."
Rouvrir cette question, c'est aussi interroger aujourd'hui un secret d'État, autour du pacte noué entre Paris et Alger-France qui a permis à la France de poursuivre ses expérimentations après l'indépendance, jusqu'au démantèlement du site en 1965. Cela explique tout naturellement le silence du régime algérien (ou du moins les méandres complexes de l'écriture de l'histoire), qui, sous l'influence des militaires, a jusqu'à ces dernières années peu utilisé ces essais à des fins de propagande ou de critiques contre la France.
Ce sont donc les associations de droits de l'homme en France qui se sont battues sur cette question et ont pris les "mannequins de Reggane" comme un totem de leur combat, certes juste au niveau de leur quête de savoir, mais fondé sur cette image trompeuse. De fait, de nombreuses études ces dernières années ont montré que les populations de Reggane et d'Ain Echeguer à Tamanrasset en Algérie souffrent encore des effets de ces essais qui ont coûté la vie à des milliers de personnes et engendré des maladies graves.
À Reggane, où les essais ont été atmosphériques et ont couvert une vaste zone non protégée, l'exposition aux radiations ionisantes provoquaient plus de vingt types de cancer selon les médecins de l'Héxagone. À Reggane, avant les essais, on y cultivait des céréales et des dattes. On y trouvait des cheptels et des animaux. Tout cela a disparu aujourd'hui, mais le régime actuel d'Alger n'en parle pas du sujet qui le dépasse scientifiquement les capacités "mentales" des dirigeants Algériens qui brillent uniquement, en haine et en hostilité envers le Royaume du Maroc.
La polémique ne faisait alors que s'étendre après une telle déclaration, et confortait en fait ceux qui pensaient que la France a commis un crime contre l'humanité à Reggane. Cette reconnaissance que des cadavres auraient été utilisés laisse sérieusement planer des doutes. Et de quels cadavres s'agit-il? Des cadavres de rebelles de la guerre abattus en Algérie Française qui seraient rassemblés, d'ici et delà. C'est une interrogation qui aura sa réponse à travers les temps à venir certes et serait-ce une nouvelle preuve que des personnes vivantes auraient été exposées en décembre 1960 à Reggane ?
Le fil de l'histoire Franco-Algérienne allait rencontrer ce drame écologique majeur. On commence déjà à évoquer le témoignage d'un légionnaire Français qui aurait participé au regroupement de 150 prisonniers en mars 1960 — ce que reprend très vite la Ligue algérienne dite de la défense des droits de l'homme — fait rapporté par un héros de l'anticolonialisme : le cinéaste René Vautier.
En fait inattaquable René Vautier, qui montait alors son film "Algérie en flammes", aurait été informé de cette histoire par un autre réalisateur Français. Un témoignage de seconde main, jamais recoupé. Mais, pour beaucoup, on tiendrait là une preuve irréfutable.
Puis des photos sont publiées dans un dossier du "Canard enchaîné". Des médecins légistes validaient ces photographies. On commence à parler de beaucoup d'autres photographies, mais on ne les voit jamais. On parle de nombreux témoignages qui prouvent que les prisons auraient été vidées de 150 prisonniers par l'armée française, amenés sur le site de Reggane.
Désormais, tout le monde ne voit plus des mannequins mais bien des corps humains enveloppés de vêtements. Il faut que cette photographie soit la preuve, qui manque, pour sensibiliser les opinions quelle soient en France ou en Algérie. En fait, on s'égare ici et là et l'enquête piétine davantage.
Le 29/12/1960 à l'aéroport du Bourget, un militaire réceptionne, en provenance de Reggane, des cages de cochons d'Inde, exposés aux radiations du troisième essai nucléaire français en vue d'analyser les effets biologiques du rayonnement. (AFP)
Les témoins mélangaient les dates et les preuves. Qu'importe que l'affaire des "150 prisonniers" soit datée de mars-avril 1960 et que cette photographie date de décembre 1960, elle est devenue une icône, une preuve en image. Des témoins confirmaient les faits, comme un certain Khiati, médecin à l'hôpital d'El-Harrach à Alger. Certains commencent à dénoncer les articles secrets des "facheux" accords d'Évian autour de ces essais, pas autour du rapatriement du Sahara Marocain oriental à la mère patrie le Maroc.
Les négociations qui ont duré du 20 mai 1961 au 19 mars 1962, ne pouvaient en aucun cas mettre en cause la responsabilité française. Le FLN a accepté alors que la France puisse utiliser des sites sahariens pour des essais nucléaires, chimiques et balistiques pendant cinq années supplémentaires. Il ne pouvait y avoir de mise en accusation des Français, d'hier comme d'aujourd'hui malgré l'acharnement du maudit Houari Boukharouba dans son temps d'entêtement et d'harcèlement.
Confusion..L'étude iconographique, de certaines de ces photos, a permis aux chercheurs de constater la confusion
des faits, des preuves et des dates que la position des soi-disant mannequins ressemblait étrangement à des corps humains enveloppés de vêtements. A côté de cela, nombre d'Algériens détenus dans l'ouest du pays et condamnés à mort par les tribunaux spéciaux des forces armées [français] nous ont apporté des témoignages édifiants.
"Certains condamnés à mort n'ont pas été exécutés dans les prisons, mais ils avaient été transférés pour ne plus réapparaître. Ils avaient, selon eux, été livrés à l'armée. Après consultation des registres des exécutions judiciaires, il n'apparaît aucune trace de leur exécution et encore moins de leur libération. Le même sort a été réservé à d'autres personnes ayant été internées dans des camps de concentration."
Mais ces témoignages ne sont pas publiés, ni vérifiables. L'avocate Algérienne aurait retrouvé une scène des informations télévisées montrant un combattant mort sur une civière entièrement brûlé. Mais là aussi, impossible de voir cette archive. Un médecin légiste Français témoignait de nouveau : "Les corps de ces coubays (...) ont été retrouvés durcis comme du plastique."
Tout semble aller dans le même sens. Et pourtant il y a effectivement confusion de faits, de preuves et de dates. Le mélange est sur plusieurs strates désormais : il y a les faits — que s'est-il passé à Reggane en pleine guerre d'Algérie, au cœur d'une violence alors sans limite ? —, il y a les témoignages et les preuves — impossibles d'en mesurer la pertinence —, et il y a cette photographie devenue "la preuve" d'une exaction.
Bien sûr, cela ne veut pas dire que ce crime supposé n'a pas de fondement... mais cela veut dire qu'une photographie a une histoire et qu'elle ne peut servir de preuve sans être questionnée. Cette image raconte en fait une autre histoire, celle de la France qui en Algérie pendant la guerre, et après la guerre — avec au total onze essais qui se sont déroulés après l'indépendance, jusqu'en février 1966 — a testé sa bombe, en contaminant sans aucun doute des soldats français, des scientifiques, des milliers de civils à Reggane et au Sahara Marocain oriental.
Un gouvernement qui a sans doute fait des tests sur des corps — vivants ou morts, comme le reconnaît de manière imprudente Jean-François Bureau, en 2007, alors porte-parole du ministère français de la Défense. Mais l'enquête ne fait que commencer.
Tout cela mérite donc une étude en profondeur désormais. La mauvaise utilisation de l'image impliquée peut empêcher tout observateur ou chercheur de connaître la vérité. Une erreur devenue celle du temps d'Algérie d'haujourd'hui, qui prétend sans preuve, et affirme sans enquête, qui privilégie des fake news à un travail de fond de la fausse histoire qu'écrivent les Algériens pour s'amuser aux couloirs des bars d'Alger.
C'est le rôle des historiens et des journalistes de questionner les faits et les images pour traverser les apparences et de chercher à comprendre ce qui s'est vraiment passé à Reggane. En 1960. En pleine guerre froide. En pleine course atomique. Les images parlaient d'histoire, elles peuvent faire l'histoire, mais comme les faits elles doivent être contextualisées, analysées et validées par des historiens et chercheurs dument neutres et crédibles.
A la marche...La rédaction du blog avait promis au lectorat d'y revenir au putsh, voire à la révolte de certains généraux de l'armée Françaire contre le général le général Charles De Gaulle alors président Francçais et responsable des opérations atomiques que menait la France au début des années soixante du siécle précédent.
Je ne dirais pas que ces essais atomiques Français étaient opérés en Algérie Française, mais en territoires Marocains sis dans le Sahara oriental spolié actuellement par l'Algerie62. Mais avant de passer au deuxième volet d'eissais. je voudrais dire au lectorat qu'un de mes lecteurs assidus me reprimandait pour la longueur et l'étendue de mes écrits. En réponse, je lui dirais que je ne peux me limiter à son souhait devant l'abandonce d'idées et de points de vue cumulées. à chaque nouveau point de départ.
D'autant plus qu'en parallèle le rédaction se trouvait contrainte d'y aller en avant, quand, même les puissances coloniales censées démocrates et politiquement stables dont la France, en avaient, elles aussi les mêmes opportunités de comploter contre leurs pouvoirs centraux. Pas seulement le désordre qu'on attribuait aux pays du tiers monde.
Mais contrairement à cet aspect, tout observateur constaterait la particularité Marocaine basée dans ce sens, sur sa stabilité politique et sur ses piliers d'or, en l'occurrence les Dynasties ancestrales.. Idrisside et Alaouite faisant briller l'éclat du Maroc à travers les temps. Malheureusement, en contre partie l'Afrique se trouvait,une fois de plus basculée. L'énieme bouleversement en date est celui perpétré récemment en Guinée Conakry, le pays du grand ami du Maroc feu Ahmed Secou Touré.
Le 21/4/1961 - 4 généraux Français (photo de g à d): André Zeller, Edmond Jouhoud, Raoul Salan et Maurice Challe, ont mené un coup d'Etat militaire, ou un putsh manqué contre la politique du général Charles De Gaulle selon les médias de l'époque. Leur révolte s'est effondrée le 25 avril de la même année et le président De Gaulle a pris des mesures sévères pour s'assurer qu'il n'y aurait pas de répétition de l'événement en entamant une purge massive à travers la France et l'Algérie Française.
Dans la nuit du 21 au 22 avril 1961, quatre généraux français s'opposerent, pas seulement aux essais nucléaires Français de Raggane, mais sévèrement aussi à l'indépendance de l'Algérie faisant sédition et s'emparaient d'Alger avec des légionnaires et parachutistes, défiant le général de Gaulle au pouvoir.Ces putschistes étaient en liaison avec un autre général qui les rejoignait le 23 avril depuis de l'Espagne, il saura bref, à peine cinq jours, et il échouera.
L'histoire était en effet en marche : le 16 septembre 1959 De Gaulle avait admis le droit des Algériens à l'autodétermination et, le 8 janvier 1961, les Français ont voté pour à 75% en sa faveur lors d'un référendum ouvrant la voie à l'indépendance de l'Algérie-française qui était sous colonisation Française depuis 1830 après l'avoir arraché des Ottomans qui occupaient l'ensemble Numidien durant des siècles. Pour une partie des cadres de l'armée française, déjà humiliés par la défaite en Indochine, c'est une trahison insupportable du pouvoir, incarnée par le général De Gaulle devenu président de la République, et qui venait d'évoquer, le 11 avril 1961 un "Etat souverain" en Algérie Française.
Les putschistes n'étaient pas seuls, d'autres généraux au rang moins prestigieux les suivaient, mais sans un basculement total de la haute hiérarchie militaire et sans impliquer les soldats de l'armée de conscription. L'indiscipline de certains chefs et de certaines troupes a abouti ce matin à Alger à placer les pouvoirs civils et militaires dans l'impossibilité d'exercer leur commandement. La situation dans le reste de l'Algérie était calme. Le gouvernement central de Paris avait pris la nuit suivante les mesures nécessaires, publiées dans le courant de la journée à la consommation de l'opinion publique française.
Dans la nuit du 21/22 avril, le 1er régiment de parachutistes du commandant de Saint-Marc, cantonné à Zeralda, faisait route sur Alger et investit le Palais d'été où siègent la Délégation Générale, les bâtiments officiels, la radio et les centraux téléphoniques et télégraphiques. Le centre d'Alger fût quadrillé de chicanes.
Le délégué Général du gouvernement central et le ministre des Travaux publics, furent arrêtés ainsi que le Général, commandant en chef des troupes Françaises en Algérie, qui tentait de regagner son PC. Le 22 au matin, l'AFP, dont les journalistes à Alger ont au petit jour été empêchés de travailler par les putschistes, annonce l'état de siège, puis, d'après un communiqué diffusé sur la Radio d'Alger, que "l'armée a pris le pouvoir en Algérie et au Sahara".
L'Agence relayait une déclaration du ministère de l'Information au gouvernement central de Paris : "L'indiscipline de certains chefs et de certaines troupes a abouti ce matin à Alger à placer les pouvoirs civils et militaires dans l'impossibilité d'exercer leur commandement. La situation dans le reste de l'Algérie est calme. Le gouvernement a pris cette nuit les mesures nécessaires, qui seront publiées dans le courant de la journée".
A Alger, le général Challe lance un appel : "L'armée s'est assurée le contrôle du territoire saharo-algérien. L'opération s'est déroulée conformément au plan prévu disant à voix haute à Paris. «Je suis à Alger avec les généraux Zeller et Jouhaud, en liaison avec le général Salan, pour tenir notre serment : garder l'Algérie Française».
Le général Zeller décrètait l'état de siège "sur l'étendue des 13 départements français d'Afrique" tandis que le général, commandant la 5e région, se placait sous les ordres du général Challe. Dans l'après-midi, la Radio-Alger annonce qu'Oran était aux mains des insurgés.
1961 c'était une année cruciale pour De Gaulle. Le putsch d’Alger des généraux visait à « sauver » l’Algérie français. Depuis sept ans, les généraux Challe, Jouhaud, Zeller et Salan se battent pour que l’Algérie reste française. Alors quand, le 11 avril 1961, le président de Gaulle annonçait la création prochaine d’un «État souverain, au-dedans et au-dehors», d’une Algérie indépendante, c’en était trop.
Le Sénat français n'en témoignait qu'en de 2009