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  • Mokhtar Ould Daddah et le Sahara :"Je n'ai pas cédé à Boumedienne"

     (Le site est ouvert pour vous en tenir informer de ce qui se passe en Algérie, non seulement, on parle de son hostilité contre le Royaume du Maroc, mais aussi de sa saleté interne, de ses échecs en politique mensongère concernant le dossier du Sahara Marocain)

                                                                        

                                Mokhtar Ould Daddah était fidèle à ses racines¹                           

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                                       «Mauritanie contre vents et marées»  

    « Vient un temps où le silence est trahison.Je n’ai pas peur des mots des gens violents,mais du silence des gens honnêtes».(Martin Luther King,le pasteur et militant des droits des noirs Afro-Américains).

    Introduction..,Honte à l'Algérie. Cachée derrière, dessous la peau, trop honte, tapi sous la peau comme une chauve-souris. Le moindre regard effraye cette veuve sans âge. Née d’histoires saturées d'oubli, de dénis, de négation, petit à petit elle s’est incrustée dans la chair du monde, on ne sait plus comment elle a surgie, de nulle part, elle a fait sa place, son cocon de limace parasite.

    Il suffirait sans doute de parler pour qu’elle s’en aille, de mettre les choses sur la table, de crever les abcès, de trouver les mots qui réparent et qui soignent. Il suffirait de se parler pour, mais la parole libérée n’est plus si évidente, tant on s’est acharné à la confisquer, à la trafiquer, à la manipuler à la guise de ses gouvernants d'Alger. Alors elle reste collée à l'esprit, comme une mauvaise habitude, telle une maladie au virus invisible. Mme la honte-Algérie fait mal, au fond d'elle-même. elle fait souffrir son peuple. elle porte un masque hideux. En vrai, elle n’a pas la peau rouge. elle a une peau de cadavres innombrables.

    On ne sait pas comment se soigner de ce personnage incurable, de cette personne qu’on a fait naître du néant à notre voisinage. Alors, on l’étouffe, pour se soulager on fait semblant de son absence. On fait croire qu’elle n’est plus là, qu’elle n’y a pas eu d’histoires avec elle, que notre linge avec est propre, blanc comme neige. Qu’il n’est pas tâché de bains de sang, d'hostilité, de haine, d'envie ou d'ingratitude, qu’il n’y a pas besoin de le laver en famille. En famille de pays condamnés à vivre géographiquement interposés.Décolle, Mme la honte, arrogante, hypocrite, falsificatrice, manipulatrice, menteuse, créatrice de misère, criminelle, génocidaire, décolle-toi et retourne à l’espace de ta matière opaque, au néant d'où tu fus tirée pour notre plus grand malheur.

    Ce n'est pas de la poésie insultante ou blessante, non! c'est le produit d'un ensemble d’îlots, comme le signifie le nom de cette honte-Algérie, qui procréent l'arrogance, l'ingratitude et l'hostilité au monde pour toucher les gens dans leur quiétude, le Royaume Chérifien du Maroc en exemple. Ces îlots sauvages enfantent aussi des hommes taxés de nature, d'un déséquilibre mental particulier, avec lesquels personne ne peut s'entendre. Un demi siècle étant suffisant aux abrutis de bien connaitre cette inique voisine et de se méfier de ses créations "made in algéria".

                                                                                                         oOOo

    Risques du métier..Dans des bonnes feuilles de mémoires, l'ancien président Mauritanien apporte un témoignage inédit sur la genèse du conflit du Sahara Marocain. Un témoignage que je reproduis avec fidélité, à mes lecteurs pour mémoire et pour en tenir compte à toute fin utile. Je ne peux évoquer toutes les mémoires contenues dans le livre, mais je sélectionnais uniquement les feuilles au passage concernant le Maroc avec évidemment, un avant-propos sur les premières heures du putsch qui destituait notre conteur.Voici quelques extraits (j’aurais pu en mettre d’autres …mais j’en ai choisi certains pour les vibrations qu’ils m’ont données. Les autres, vous les découvrirez lors de votre lecture !)  J'ai choisi de vous donner à lire ce qui, à la fois, ouvrait et clôturait ce précieux témoignage : l’histoire de la chute de Si Mokhtar et de son départ pour l’exil forcé.dont voici la teneur :

    Vingt-cinq ans après sa destitution, le premier président de la République islamique publie un livre où il relate avec minutie son itinéraire. Une contribution essentielle au débat politique intermaghrébin. Il y a vingt-quatre ans, le 2 octobre 1979, Mokhtar Ould Daddah, quittait son pays pour un exil forcé qui se prolongera pendant deux décennies. Renversé par l’armée le 10 juillet 1978, emprisonné pendant quinze mois au fort d’Oualata, à mille kilomètres de la capitale, cet homme respecté ne regagnera Nouakchott qu’en juillet 2001.  

    A l'âge de 79 ans, il vient d’achever la rédaction de ses Mémoires, ««Mauritanie contre vents et marées»», dont la parution est annoncée pour le 27 octobre 2003. Mokhtar Ould Daddah y raconte avec minutie son itinéraire, avant et pendant le pouvoir, décrit la patiente édification d’un État à nul autre pareil, campe les personnages qui l’ont marqué et accompagné, parle du Maroc, de l’Algérie, du Sahara, de l’Afrique et de bien d’autres choses. Six cents pages qui, sans aucun doute, nourriront le débat politique en Mauritanie.

                                                         Excellence,«L’armée vous retire sa confiance..!».

    Pages-mémoires (1)..Ce lundi 10 juillet 1978, je dors seul dans la chambre à coucher de l’étage de la Résidence présidentielle à Nouakchott (Mariam, mon épouse est à Dakar où, à la tête d’une délégation de femmes mauritaniennes, elle participe à un congrès de femmes juristes. Veillés par Nafissa la bonne, les trois enfants dorment dans leurs deux chambres situées sur le même et unique étage).

    Vers 4 heures du matin, je suis réveillé par le bruit de plusieurs moteurs de voitures qui s’arrêtent devant la maison, du côté du mât du drapeau. De cette présence insolite, je déduis qu’il s’agit des usurpateurs. Je me lève et m’habille : tenue nationale traditionnelle. Peu de temps après, on frappe à la porte de ma chambre. J’ouvre. En face de moi : mon aide de camp, le lieutenant Moulaye Hachem, et un autre jeune lieutenant que je ne connais pas ; je saurai par la suite qu’il s’agit du lieutenant Moktar Ould Salek, frère du commandant Jeddou Ould Salek.

    Les deux officiers sont accompagnés de trois soldats armés. Nerveusement mais poliment, le lieutenant Moulaye, dans un garde-à-vous à peine esquissé et probablement inconscient, me déclare : « Monsieur le Président, l’armée vous retire sa confiance. Veuillez nous suivre. » Une fugace envie d’entamer une discussion juridique me traverse l’esprit : l’armée ne peut retirer ce qu’elle n’a pas eu à donner. L’armée doit rester dans la légalité. Mais instantanément, je refoule ma pensée et je ne dis rien. Je suis donc mes visiteurs. Nous descendons au rez-de -chaussée. Une Land Rover nous attend, arrêtée contre la porte du patio. Au moment de monter, je demande à mes accompagnateurs de faire conduire mes enfants, quand ils se réveilleront, chez ma soeur Oumametou et mon cousin Ahmedou Ould Mahmoul Brahim.  

    Je monte à côté du chauffeur, lequel tremble tellement qu’il n’arrive pas à mettre le contact, tout en faisant beaucoup de bruit avec les clefs de son trousseau. Je l’invite à se calmer. Finalement, il réussit à démarrer. Le lieutenant Mokhtar monte derrière moi avec deux soldats. Quant au lieutenant Moulaye, il prend place dans une autre Land Rover qui, précédant celle où je me trouve, prend la tête du convoi. Plusieurs Land Rover nous suivent : la caravane emprunte, sur quelques kilomètres, la route de l’Espoir avant de bifurquer vers le camp du Génie, appelé couramment « Génie » tout court. Chemin faisant, le lieutenant Mokhtar se penche vers moi et me dit poliment et avec une émotion certaine dans la voix : « Monsieur le Président, rassurez-vous. Il ne vous sera fait aucun mal. »« N’arrive que ce que Dieu veut », ai-je répondu. […]  

    Le 15 juillet, à 4 h 30, alors qu’il fait encore nuit, je quitte le « Génie », en compagnie du capitaine Athié et de quelques soldats en armes, à bord de la même « familiale » dont j’ai déjà parlé. Cap sur l’aéroport de Nouakchott. En bout de piste, la « familiale stoppe tout près d’un petit Defender à l’arrêt. Tout le monde descend. Je fais, seul, quelques pas dans la fraîcheur de la nuit finissante de Nouakchott. Nouakchott encore endormi sous ses lumières publiques éparses et souvent pâles. Rien alentour ne m’indique que quelque chose a changé en République islamique de Mauritanie : le même ciel encore constellé d’étoiles dont certaines sont scintillantes, le même silence profond de la nuit que je voyais et sentais lorsqu’il m’arrivait de décoller vers la même heure matinale pour effectuer des tournées à l’intérieur du pays ou des voyages à l’étranger.

    Vers 5 heures, le pilote arrive en même temps que le capitaine Mohamed Mahmoud Ould Dieh, sinon avec lui. Les quatre soldats de l’escorte dont deux étaient déjà à mon service au « Génie » sont également là.
    Échange de salutations avec le capitaine Ould Dieh. Au revoir au capitaine Athié, et me voilà à bord du Defender, sans savoir où je vais. Avec le lever du jour, et d’après les paysages survolés, je constate que nous volons vers l’est, plus précisément vers Kiffa, Tamchakett, Aïoun ou Néma. Il pleut sur la région et la visibilité est mauvaise. L’avion semble avoir perdu sa route. Il fait plusieurs tours sur l’Afollé sans découvrir Aïoun, qu’il finit par repérer. Il atterrit sans difficulté. Il s’arrête en bout de piste, du côté opposé aux soutes à essence.

    Ould Haïdallah et moi..Le 13 août 1978, je reçois la première visite d’un membre de la nouvelle direction militaire du pays : le lieutenant-colonel Mohamed Khouna Ould Haïdallah, nouveau chef d’état-major. Très poli, timide – ou intimidé. En compagnie du capitaine Mohamed Fall et après les salutations d’usage, il me déclare à peu près : « Je viens de la part du comité militaire et de son président le colonel Moustapha Ould Salek pour vous saluer, m’informer des conditions de votre installation et vous poser quelques questions concernant certains problèmes. […] » Puis il fait discrètement signe à son compagnon de se retirer. Resté seul avec moi, il me demande, de la part de son chef, des précisions sur certains dossiers financiers : des demandes de prêts introduites auprès des gouvernements marocain, irakien et saoudien.

    Je lui fais le point de ces dossiers tels qu’ils étaient au début de juillet. À son tour et sans que je le lui demande, il me dira où en étaient ces dossiers quand il reviendra me voir, le 1er septembre, en compagnie de mon premier visiteur civil : mon « patron » et ami, Me Boissier-Palun, dont la visite inattendue me réjouit et me touche. Venus ensemble en petit avion à Néma, ils effectuent, en Land Rover, le trajet particulièrement éprouvant Néma-Oualata : à cause de l’hivernage, la voiture patauge plusieurs heures durant. Voyage d’autant plus pénible que mon « patron » souffre d’un lumbago. 
    Me Boissier-Palun, qui vient de voir Mariam et les enfants à Dakar, m’en donne des nouvelles fraîches en même temps qu’il m’apporte la première lettre de Mariam dont je lui confie la réponse. En plus des nouvelles familiales qui me manquaient tant, il me transmet un message verbal d’amitié et de solidarité du « Doyen », Houphouët-Boigny, qui me fait dire qu’il veillera personnellement sur ma famille et qu’en coordination avec les présidents Ahidjo, Senghor, Bongo, Bourguiba, etc., et du roi Hassan II, et avec l’aide active du président Giscard d’Estaing, il travaille pour obtenir ma libération. Il est optimiste. […]

    Le 1er septembre 1978, en marge de sa visite avec Me Boissier-Palun, j’ai une longue conversation avec Ould Haïdallah. Il m’apprend que le Maroc et l’Arabie saoudite, conformément aux promesses à moi faites avant le 10 juillet, ont déjà versé au nouveau régime militaire une partie des prêts demandés : j’en ai oublié le montant. Il est plus vague sur les informations au sujet du Sahara

    J’ai évoqué moi-même la question de ma libération, en exprimant l’espoir que ma détention n’allait pas durer trop longtemps. Et j’enchaîne en disant qu’une fois libéré j’envisage d’aller avec ma famille m’installer en Tunisie. 
    Très mal à son aise, il me répond que mon cas préoccupe le comité militaire au nom duquel il n’est pas habilité à parler, mais qu’il rendra fidèlement compte au président du comité de notre entretien. Et d’ajouter que, personnellement, il espère que je ne resterai pas trop longtemps à Oualata. Puis, après un silence gêné, il me dit qu’il a une idée tout à fait personnelle dont il désire me faire part et dont il parlera éventuellement au colonel Moustapha. Avec mon accord, il poursuit, toujours visiblement embarrassé, en déclarant à peu près : « […] Vous avez une grande expérience et une audience internationale dont le pays a besoin. Ne peut-on pas trouver une formule permettant d’en faire profiter le nouveau régime et le pays tout entier ? Je m’exprime mal, mais c’est à peu près ce que je voulais dire. […] »

    « En somme, après m’avoir chassé du pouvoir, vous voulez que je devienne votre conseiller ? Par amour du peuple mauritanien et dans son intérêt, je souhaite le succès de ceux qui m’ont renversé, car le peuple mauritanien bénéficierait de leur succès tout comme il pâtirait de leur échec. Mais en tout état de cause, je ne peux accepter votre proposition. […] » Comme mon interlocuteur est de plus en plus gêné, je change de sujet.

    Le 15 novembre 1978, le commandant Jeddou Ould Salek, membre du « comité militaire » et « ministre de l’Intérieur », vient me voir. Très poli, lui aussi, respectueux même. Il me donne des nouvelles de Mariam et des enfants ainsi que des ministres, mes coéquipiers détenus au « Génie ». Il me parle des problèmes du pays comme s’il avait à m’en rendre compte. En particulier, il m’informe sur les contacts que le comité militaire prend avec le Polisario, au Mali. Avec lui, j’évoque également ma libération : il me fait à peu près la même réponse que le lieutenant-colonel Ould Haïdallah.

    Une valise pour l’exil. Au lendemain du jeûne du ramadan de 1979 dernière semaine d’août , je sens les premiers symptômes d’une maladie qui, par la suite, allait se révéler être due à des calculs dans la vésicule biliaire. Je ne suis pas alité, mais je souffre de douleurs épisodiques au ventre et, parfois, je vomis de la bile. Alerté, le docteur N’Diaye Kane arrive rapidement de Nouakchott. Il me soigne pendant quelques jours et me fait part de son intention de proposer mon évacuation sur un centre médical bien équipé où je pourrai subir des analyses sophistiquées difficilement réalisables en République Islamique de Mauritanie : Dakar, Abidjan ou la France.

    Le 1er octobre, en début d’après-midi, le sous-lieutenant Eslemhoum m’annonce : « Je viens à l’instant d’être informé que vous devez vous tenir prêt à partir ce soir ou demain matin pour aller à Néma d’où vous devrez voyager… On ne m’a pas précisé où vous irez. Si vous voulez, je vous aide à préparer vos bagages. […] » Avec son aide, je fais rapidement mes deux cartons tenant lieu de valises : tous mes livres, vêtements et affaires de toilette y sont entassés. Et me voilà prêt à aller je ne sais où…« Je reviendrai vous prévenir dès que je recevrai de nouvelles instructions […] », dit Eslemhoum.
    Je ne modifie rien dans l’emploi habituel de mon temps. Mais l’après-midi et la nuit me paraissent assez longues. Et pourtant, d’ordinaire, je dors très bien le soir.

    Le 2 octobre, vers 9 heures le matin, le lieutenant Eslemhoum vient me signaler que les Land Rover sont prêts et que je peux donc prendre la route. Moins d’une heure après, je sors définitivement de ma concession et du fort… Cap sur le terrain d’aviation de Néma où nous arrivons vers 13 heures. […]

    À l’atterrissage, je suis très poliment accueilli, en bout de piste, par le commandant ou le lieutenant-colonel, Ahmedou Ould Abdallah, chef d’état-major. Il me prend dans une voiture arrêtée juste à côté et qu’il conduit lui-même. Il l’arrête au bord de la piste, en disant que nous serons mieux dans la voiture pour parler. Je descends, je fais mes prières en retard et je remonte dans la voiture. Mon interlocuteur me transmet les salutations du colonel Ould Haïdallah et me déclare que mon départ devant être tenu secret en vertu d’un accord avec les Français, il n’a pu prévenir mes parents de mon passage. Et il ajoute : « Pour le moment, vous êtes évacué sanitaire, mais votre libération totale et définitive est à l’étude. Elle sera probablement acquise après votre guérison et votre retour au pays. »

    À l’issue de notre entretien tout à fait correct, il me remet une valise contenant deux tenues mauritaniennes complètes, avec un burnous marocain en laine et une trousse de toilette enfermant le nécessaire à raser et à dents. Valise qui constituera mon unique bagage pour Paris. Vers 21 heures, je monte à bord du Mystère 20 sanitaire, français. Direction Paris…
    À Paris, je saurai par René Journiac que ma libération définitive et mon évacuation sur la France ont été négociées par le président Giscard d’Estaing avec le colonel Ould Haïdallah. Par intermédiaire et directement. En effet, le président français et Ould Haïddalla aussi avait fait l’objet d’interventions de la part des présidents Houphouët-Boigny, Ahidjo, Senghor, Bourguiba, Bongo, ainsi que du roi Hassan II, du roi Hussein de Jordanie et du roi Khaled d’Arabie saoudite.

                                                            Je n’ai pas cédé à Boumedienne..

    ... C’est Mokhtar Ould Daddah, le premier président de la Mauritanie qui le dit dans un passage de ses mémoires quelques jours avant sa mort. A en croire ce témoignage, Ben Daddah aurait précisé à son interlocuteur qu’il se sentait « vraiment menacé par Boumédiane». Le communiqué officiel Algérien diffusé en l'objet sur les téléscripteurs de l’agence de presse officielle algérienne (APS) avait parlé à l'époque d’une « invention ». La crédibilité de cette version avait été remise en cause par de nombreuses sources algériennes, y compris dans les allées du pouvoir ». Il était vraiment menacé à cause de son refus catégorique de se rallier à la thèse algérienne sur le Sahara Marocain. Je développerai cette circonstance dans le courant de la note. 

    "Peu de temps après sa prise de pouvoir et quelques échanges classiques de messages, il rencontrait Boumedienne pour la première fois à Accra, en octobre 1965, à l'occasion du 3ème sommet de l'OUA. Il était encore boudé par les révolutionnaires, amis de Ben Bella et Abdenaceur aux cotés : des présidents et sages de l'Afrique, comme MM. Kawamé N'Krumah président du Ghana, Modibo Keita, président du Mali, Phélix Houphouët Boigny, président de la Cote d'Ivoire, Ahmadou Ahidjo président du Caméroun, Léopol Sédar Senghor président du Sénégal, Ahmed Sékou Touré, président de la Guinée et Sa Majesté le Roi Hassan II. Boumediene,un nouveau venu qui n'était qu'un ancien berger aux cèdres de la Chaouia d'Algérie, très timide, taciturne, il était fort mal à l'aise, effrayé par l'assistance qui regroupait que les doyens en politique Africaine, car c'était sa première rencontre officielle en tant que président Algérien "putchiste", avec un monde aussi étrange qu'il n'a jamais fréquenté.

    Il n'empêche qu'ils en avaient tout de suite sympathisés et convenus de se revoir chaque fois que possible … Et pour commencer, Boumediene invite Ben Daddah à venir en visite officielle en Algérie, dès que son calendrier lui le permettra. Ben Daddah ne pourrait effectuer cette visite qu'en mars 1967. Jusqu'à cette date, les rapports entre les deux demeurèrent rares… En un mot, tous les rapprochait des Algériens. On peut donc dire, sans exagération, que c'est dans l'euphorie que la coopération Mauritano-algérienne, en politique étrangère surtout, se développe jusqu'en 1975.

    Durant une partie de cette période, un problème de santé amena Mokhtar Ould Daddah, trois à quatre fois par an, à Alger. Chaque fois le Président Boumedienne le recevait officiellement. Comme il n'avait pas de raisons particulières de révéler la cause réelle de sa présence en Algérie, il donnait l'impression de venir spécialement et périodiquement pour rencontrer le Président algérien. Ce qui a fait dire à certains mauvais esprits, selon les termes du président Mauritanien, que la Mauritanie était en train de devenir la "énième Wilaya d'Algérie"…

    "… Cette anecdote illustre le degré de confiance mutuelle entre lui et Boumediene. Durant ses premières vacances algériennes, celles de l'été 1970, Abdelaziz Bouteflika, ministre des Affaires étrangères, vient un jour le voir, tout en déroulant la toile d'hypocrisie à son président pour commencer le jeu avec Mokhtar Ould Daddah. Il lui déclare, je cite : "M. le Président, vous êtes pour Si Boumedienne le seul ami avec lequel il discute de tous les sujets, puisqu'il a une grande confiance en vous. C'est la raison pour laquelle il tient compte de vos avis et conseils.

    Aussi je me permets de vous demander de lui suggérer de s'occuper davantage de la politique extérieure, africaine en particulier. Lui conseiller de voyager à l'étranger pour voir et connaître d'autres expériences que la nôtre, à laquelle il se consacre entièrement depuis qu'il dirige le pays. Bien entendu, le Président n'est pas au courant de ma démarche. Mais, connaissant vos liens personnels si confiants et si amicaux, je sais que je ne le trahis pas en la faisant". J'effectue la démarche comme si elle était mienne et Si Boumedienne me promet d'en tenir compte tout en me remerciant de l'avoir faite. La suite des événements prouva qu'il en a bien tenu comptefin de citation

    Pages-mémoires (2)..C'est dans le cadre de mes relations personnelles avec Si Boumedienne qu'en août 1974, revenant de Tunisie et allant à Rabat, je fais une escale de quarante-huit heures à Alger, à l'invitation de mon ami, "… pour faire le tour d'horizon habituel…"
    C'est à l'occasion de ce passage que Si Boumedienne me propose, pour la première fois, la constitution d'une fédération algéro-mauritannienne, en insistant sur tous les avantages que la République Islamique de Mauritanie tirerait d'une telle fédération. Séance tenante, je réponds négativement, en justifiant mon refus, et par des considérations particulières à la Mauritanie et par des raisons d'ordre général.  

    Les raisons particulières sont évidentes. Celle-ci (la Mauritanie) étant un pays bi-ethnique, sa direction nationale, préoccupée avant tout par le renforcement de l'unité nationale encore si fragile, avait décidé, dès la période de l'autonomie interne, de ne se fondre dans aucun ensemble institutionnel, qu'il soit du Nord ou du Sud. C'est la raison pour laquelle elle avait refusé d'adhérer à l'éphémère Fédération du Mali malgré les pressions de toutes sortes alors exercées sur elle par le Sénégal et le Soudan. Du reste, ces pressions avaient failli mettre en cause notre unité nationale naissante.

    Tout en reconnaissant que j'avais objectivement raison sur le fond, il me déclare : "Je t'avoue que je ne croyais pas que la Mauritanie allait continuer à discuter avec le Maroc, sans l'Algérie. Maintenant que c'est fait, je vous souhaite bonne chance. Mais méfiez-vous des Marocains. Ils sont tout à fait capables de vous rouler puisque vous êtes désormais en tête-à-tête avec eux, ce qu'ils ont constamment cherché.

    En effet, la présence de l'Algérie dans la concertation à trois sur le Sahara, les a toujours irrités, car elle les empêchait d'imposer leur point de vue à la République Islamique de Mauritanie." Je le tranquillise en l'assurant que la Mauritanie, malgré sa faiblesse, ne se laissera pas "avoir" et saura, comme toujours, défendre ses intérêts…"

    Tension Au début de juin 1975, j'apprends que la tension est brusquement montée entre les deux pays. J'envoie Hamdi Ould Mouknas, (ministre des Affaires étrangères, NDLR) auprès des deux Chefs d'Etat pour s'informer et, de ma part, prêcher la modération. À son retour, le ministre des Affaires étrangères me confirme que la tension est très vive. Il me précise que le Président Boumedienne est particulièrement irrité contre le Maroc. Le Roi est moins énervé mais craint une dangereuse escalade. L'un et l'autre l'on chargé, chacun de son côté bien sûr, de me faire part de son désir de me rencontrer le plus tôt possible. Effrayé par la montée des périls, Hamdi insiste pour que j'aille très vite. Je charge l'Ambassadeur d'Algérie d'annoncer mon arrivée au Président Boumedienne en lui précisant que je préfère le rencontrer ailleurs qu'à Alger. Le jour même, mon homologue algérien me propose Béchar que j'accepte. Je m'y rends et l'y trouve à l'aéroport.

    Effectivement. Si Boumedienne était particulièrement excité. Sans transition, il se met à me parler du Roi et de tous les responsables marocains, en des termes peu diplomatiques : «J'en ai par-dessus la tête des manières de Hassan II qui… que… Je suis personnellement victime d'une campagne particulièrement méchante de la presse marocaine. Cette dernière vient de publier de moi une caricature ridicule, en tenue militaire, me traitant d'expansionniste, d'impérialiste, etc… Je ne supporterai pas longtemps cette campagne injurieuse, savamment orchestrée par Hassan II et ses acolytes…»

    C'est lors de cette rencontre que, pour la première fois, il me parla ouvertement du "Polisario". Jusque-là, il n'y faisait allusion que sous forme de boutade, en me disant, par exemple : "… Tes cousins qui ont formé leur front de libération" en Mauritanie se sont, depuis, installés en Algérie, où nous les aidons beaucoup. Ils se préparent à toute éventualité… etc." Cette fois, il me déclara : "la situation est explosive aux frontières algéro-saharo-marocaines. L'armée algérienne est en état d'alerte tout le long de la frontière avec le Maroc et le Sahara espagnol. De son côté, "le Front" est prêt pour la riposte, car Hassan II masse ses troupes le long des mêmes frontières. Il envisagerait même d'attaquer l'Algérie et d'envahir le Sahara…"

    À Rabat, je trouve le Roi apparemment serein et même détendu. Et Si Boumedienne, comment va-t-il?", me demande mon hôte, d'entrée de jeu. En termes diplomatiques, je lui résume la partie non polémique des entretiens de Béchar. Je ne lui cache pas que le Président Boumedienne est fort irrité par la campagne de presse marocaine contre lui, en particulier par la caricature publiée dans L'Opinion et la légende qui l'accompagne. Qu'en plus, notre homologue lui reproche vivement de n'avoir pas ratifié les accords de juin 1972.

    Ingratitude. Concernant la campagne de presse, répond le Roi, cette campagne est menée par la presse de l'opposition, qui ne dépend pas de lui. "Ensuite, poursuit-il, le peuple marocain en général, la classe politique en particulier, sont ulcérés par l'ingratitude des Algériens, de Boumedienne surtout. Personne, au Maroc, n'oublie tous les sacrifices consentis pour soutenir et aider les combattants algériens. De nombreux Marocains sont morts le long de la frontière commune pour la cause algérienne. Les résistants algériens, en particulier les cadres, étaient reçus en frères dans les familles marocaines, qui les accueillaient à bras ouverts. Boumedienne, qui avait commencé sa carrière de combattant dans les maquis de l'ouest algérien, a, personnellement, beaucoup bénéficié de l'hospitalité marocaine".Comme je vous l'ai dit depuis plus d'un an", continue le Roi..

    Premièrement : Boumedienne n'a jamais été loyal avec moi. Par hégémonisme, il veut empêcher le Maroc de récupérer ses territoires sahariens occupés par l'Espagne. Par hostilité au Maroc, et contrairement à ses déclarations anticolonialistes, il préfère favoriser le maintien du colonialisme espagnol au Sahara plutôt que de voir le Maroc réaliser son unité territoriale. Il ne peut pas se défaire de son hostilité foncière à l'égard de mon pays.

    Deuxièmement : Je ne lui cacherai pas –puisque nous restons, que nous le voulions ou non, des voisins et des frères– je ne lui cacherai pas ma grande déception et mon amertume. Pourquoi cette déception et cette amertume ? Parce qu'il place le Maroc, à propos du Sahara, sur le même plan que l'Amérique combattant le Vietnam ou en Afrique australe le Portugal et l'Afrique du Sud.

    Troisièmement : Que les liens religieux, culturels, historiques, géographiques qui unissent les peuples algérien et marocain soient sans aucune importance pour lui, puisqu'il n'en tient aucun compte dans l'appréciation de nos rapports passés, présents et futurs, voilà qui me peine infiniment. En effet, devant cet état d'esprit –et peut-être cette attitude de cœur– de Si Boumedienne, ma sensibilité de Marocain, de Maghrébin, d'Arabe, de Musulman et d'Africain est écorchée à vif ! Comment Si Boumedienne, peut-il comparer le Maroc à l'Afrique du Sud raciste et au Portugal colonialiste ? Comment peut-il comparer à d'authentiques mouvements de libération luttant contre l'impérialisme, le colonialisme et l'apartheid, un soi-disant mouvement qu'il a créé lui-même pour combattre le Maroc et tenter de l'empêcher de réaliser l'unité sacrée de son territoire ? Non ! C'est vraiment dur à entendre. Faîtes-lui part, je vous en prie, de mon amertume. S'il ne veut pas m'envoyer un message même par vous, moi je lui en envoie un, que voilà…"

    Le Roi semble effectivement ému.… Le 10 novembre 1975, je débarque donc à Béchar d'un avion que mon hôte m'avait envoyé la veille : il m'attendait à l'aéroport. Comme haut responsable, il n'y avait avec moi que Mohamed Aly Chérif, le secrétaire général de la Présidence de la République. Hamdi Ouled Mouknass se trouvait, en effet, dans la capitale espagnole, où il participait aux négociations tripartites qui devaient aboutir à la signature, le 14 novembre, de l'accord de Madrid entre le Maroc et la Mauritanie d'une part et l'Espagne de l'autre. Nos discussions, toutes en tête-à-tête, durèrent plusieurs heures. En deux temps. Je les résume ici.

    Expansionnisme..D'entrée de jeu, mon interlocuteur, visiblement tendu, se lance dans un long développement au sujet de «l'expansionnisme marocain dans la région…»"Puis, continuant à parler, il me dit : "Il paraît que la Mauritanie va signer, à Madrid un accord de partage du Sahara entre vous et les Marocains. Ainsi, la Mauritanie change-t-elle totalement de position. Après avoir milité pour l'autodétermination du peuple sahraoui, elle accepte maintenant de le partager avec le Maroc, comme on partage un troupeau de moutons ou de chameaux. Cela, l'Algérie ne l'acceptera jamais !" Je l'interromps pour lui rappeler que l'accord en discussion à Madrid n'est que la concrétisation et l'officialisation de celui qu'il a lui-même béni et cautionné à deux reprises à Rabat, en juin 1972, en octobre 1972 et, plus récemment, en octobre 1974 devant tous les Chefs d'Etat membres de la Ligue arabe.

    Reprenant son intervention, mon hôte déclare : "Je te demande de retirer ton pays des discussions de Madrid et, donc, de ne pas signer l'accord en préparation. Sinon, les conséquences seraient graves et pour ton pays et pour toi-même. Du reste, ayant à choisir entre le Maroc féodal et expansionniste et l'Algérie révolutionnaire, tu ne peux choisir le premier". Je l'interromps à nouveau pour lui dire que ses propos menaçants sont déplacés et qu'ils ne m'impressionnent pas. Il s'excuse et m'assure qu'il ne voulait pas me menacer, mais seulement me parler franchement pour attirer mon attention sur la gravité de la situation.

    Je poursuis : "Quant au problème de choix entre les deux pays en question, il ne se pose pas pour la République islamique de Mauritanie dans les termes dont tu parles. En effet, dans ses relations avec les autres Etats, la République islamique de Mauritanie se détermine, avant tout, en fonction de ses intérêts nationaux et de ses principes propres. En l'occurrence, nos intérêts coïncident avec ceux des Marocains et non avec ceux des Algériens. Aussi coordonnons-nous notre action diplomatique avec celle du Maroc. Mais nous ne choisissons pas pour autant le Maroc contre l'Algérie. Vos deux pays demeurent pour nous deux pays voisins, frères et amis, avec lesquels nous désirons conserver simultanément les meilleures relations".

    Dignité.."Méfie-toi, Mokhtar! La Mauritanie est un pays fragile. Elle a des problèmes intérieurs graves. Elle a plusieurs milliers de kilomètres de frontières qu'elle ne peut défendre seule en cas de conflit armé. Son intérêt est donc de rester neutre et de continuer à jouer, au nord comme au sud du Sahara, le rôle diplomatique si important qu'elle joue, rôle sans commune mesure avec son poids spécifique. Et si, à juste titre, elle craint toujours l'expansionnisme marocain, elle peut compter sur l'Algérie pour l'aider à se défendre.

    En tout état de cause, elle ne doit pas se laisser entraîner par le Maroc dans une aventure dont elle risque d'être la première victime, étant le maillon le plus faible dans la région. Quoi qu'il en soit, l'Algérie ne laissera jamais se réaliser le plan machiavélique qu’Hassan II prépare avec une certaine complicité de l'Espagne colonialiste et fasciste. L'Algérie n'acceptera jamais d'être mise devant le fait accompli au Sahara. Elle ne se désintéressera jamais du sort du peuple sahraoui, qui lutte pour son indépendance. Au besoin, elle mettra à la disposition de ce peuple tous ses moyens matériels et humains. Et si ceux-ci ne suffisaient pas, elle ferait appel à la solidarité révolutionnaire internationale pour réunir 50, 60 ou même 100.000 combattants de la liberté afin d'empêcher le Maroc d'écraser impunément le peuple sahraoui et de coloniser sa patrie".

    Je lui fais la même réponse que celle que j'avais déjà faite une fois au Roi du Maroc : "La République islamique de Mauritanie est consciente de sa faiblesse matérielle. Mais cette faiblesse ne la complexe nullement et n'ébranle en aucune manière sa détermination à défendre, jusqu'au dernier Mauritanien, son honneur, sa dignité et ses intérêts. En l'occurrence, la République islamique de Mauritanie signera l'accord de Madrid". Se ressaisissant, mon interlocuteur m'affirme, à nouveau, qu'il "ne cherche pas à m'intimider, mais seulement à me parler franchement, dans mon propre intérêt et dans celui de l'avenir des relations Algéro-mauritaniennes".Le lendemain, apparemment plus détendu, il me raccompagna à l’aéroport : la suite est connue...

    Prix de dignité..Cette suite connue (!) où Si Mokhtar s'est arrêté pour la rappeler, se concrétisait au coup d'Etat militaire survenu le 10 juillet 1978 sous la conduite du colonel Mustapha Ould Salek,un pro-polisario, devenu le président de la junte militaire qui a renversé le pouvoir en place et déchu la présidence civile du Me Mokhtar Ould Daddah en République Islamique de Mauritanie,avec la complicité bien sûr, de l'Algérie de Boumedienne, une complicité menée apparemment par le DRS (Services Secrets Algériens du Colonel Qasdi Merbah) qui a mis à l’exécution la menace faite à Colom-Béchar à  Me. Mokhtar Ould Daddah.
     
    C'est ainsi que Me.Mokhtar Ould Daddah a payé le prix fort, préfèrent la dignité à la dépendance.Il refusait carrément d'être complice des forfaitures du maudit soit-il Boumédienne, avec qui il ne voulait pas collaborer pour poignarder au dos le Royaume Chérifien du Maroc.Surtout après l'engagement solennel de ce maudit lors d'une rencontre tripartite en 1974 tenue à Agadir au Maroc entre lui, Si Mokhtar et Sa Majesté le Roi Hassan II, par lequel disait-il : l'Algérie soutient sans réserve, le droit au Maroc à récupérer ses territoires d'Espagne et que sa honte-Algérie,selon sa déclaration à la presse, «n'a besoin ni de ce qui est sur-sol,ni de ce qui est sous-sol du Sahara».Et le cauchemar algérien perdure et se poursuit encore..! Bonne lecture.
     
    (Pour se distraire davantage et changer de ton, mes lecteurs sont appelés à découvrir ce que je considère "une simple réflexion" sur notre cuisine politique interne et sur la sale cuisine algérienne aussi. Qui est en pole position là bas?.Voir en pages jointes - colonne gauche).
                                                                     Cordialement,Chihab25
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    ¹.-Cet homme respectueux a fait de la dissidence de la Mauritanie une réalité après avoir été négligé, malentendu et même maltraité par les autorités Marocaines quand il venait à Rabat en 1957-58, pour demander de l'aide pour réintégrer la Mauritanie, alors Française à ses racines Marocaines.